La mise en place de la Bije Banque d’investissement pour les jeunes et la BIDF (Banque d’investissement et développement pour les femmes) est un signe éloquent que le gouvernement souhaite appuyer les efforts des jeunes et des femmes. Ainsi, l’Anacoop agence nationale de promotion et de régulation des sociétés coopératives a témoigne que cette catégorie de gens ont répondu à l’appel du gouvernement et donne le bilan de près 15 000 sociétés coopératives au niveau national dans lesquelles les jeunes et les femmes participent activement.
D’après le directeur général de l’Anacoop Agence nationale de promotion et de régulation des sociétés coopératives), Evrard Ndayikeje, les sociétés coopératives œuvrent sur toutes les collines du Burundi et on y trouve différentes catégories de gens comme les jeunes, les hommes, les femmes. Mais, ajoute-t-il, les femmes ont majoritairement répondu massivement et occupent une grande place.
Etant un organe qui joue le rôle d’encadrement des sociétés coopératives, M. Ndayikeje souligne que l’Anacoop suit de près la réalisation des projets de ces dernières. Il apprécie positivement le pas déjà franchi et informe que l’Anacoop donne des formations basées sur la bonne gestion de ces sociétés coopératives, surtout aux organes dirigeants, pour savoir comment ils peuvent travailler dans l’intérêt de tous les membres.
Les coopératives, indispensables pour aboutir à la Vision 2040 et 2060
« Aujourd’hui, nous sommes satisfaits des réalisations des coopératives. Si on regarde leur état d’avancement, il y a un grand changement car on est en train d’exploiter beaucoup de champs et même les cultures augmentent », souligne M. Ndayikeje. Concernant le rôle que vont jouer les coopératives pour la réussite de la Vision du Burundi 2040 et 2060, M. Ndayikeje indique qu’il faut consentir encore plus d’efforts dans la production agropastorale. « Comme les gens ont déjà compris le bien- fondé de travailler ensemble dans des sociétés coopératives, il faut passer à une étape supérieure, c’est-à-dire la mécanisation. Il faut aussi que les cultivateurs puissent travaillent davantage même pendant la saison sèche par le système d’irrigation afin de booster la production ».
Ndayikeje trouve que la contribution des coopératives dans l’amélioration du mode de vie de la population, se déclare comme une réussite visible. Il souligne en outre que les coopératives travaillent sous diverses catégories.
Pour arriver à la Vision du Burundi, pays émergent en 2040, développé en 2060, M. Ndayikeje interpelle la population à toujours travailler en coopératives. « Cela parce que travailler seul n’est plus une stratégie à adopter mais plutôt, partir ensemble avec les autres c’est plus rassurant. C’est un atout multidimensionnel du pays, comme le chef de l’Etat ne cesse de le dire », indique-t-il.
Ainsi, le directeur général de l’Anacoop encourage les gens qui se sont regroupés dans des associations ou coopératives à collaborer avec les autres pour échanger l’expérience. Il fait aussi un clin d’œil aux dirigeants des sociétés coopératives qui ne travaillent pas convenablement ou qui utilisent l’argent des coopératives dans leurs propres affaires, de se ressaisir et de gérer les biens des coopératives.
Plus de huit cents projets ont été initiés et sont en cours d’exécution
Nous nous sommes également entretenus avec le gouverneur de la province de Bubanza, Cléophace Nizigiyimana, sur l’état des lieux des activités des coopératives et des associations des agriculteurs de cette localité. Il fait savoir qu’après la création des coopératives, plus de 800 projets ont été initiés et sont en cours d’exécution. « Cela a permis la création de plus de 6 000 emplois permanents et l’augmentation de la production agropastorale », indique-t-il.
Selon lui, ces projets ont produit un impact positif au niveau des ménages car les revenus leur ont permis de résoudre pas mal de problèmes et de satisfaire différents besoins quotidiens des ménages, dont la scolarisation des enfants, l’accès aux soins de santé, etc. « Les témoignages quotidiennement recueillis démontrent que cette initiative est venue au moment opportun. Des ménages se construisent de nouvelles maisons mais aussi, certaines coopératives sont au point de cautionner leurs membres pour se procurer des moyens de déplacement ».
« La part de la femme dans le développement est indéniable »
A la question de savoir le rôle de la femme dans le développement des coopératives et du pays, Cléophace Nizigiyimana trouve qu’elle joue un rôle très important. « La part de la femme au développement à travers les coopératives est important. D’abord, elles sont numériquement supérieures aux hommes ; ce qui constitue une force en matière de main- d’œuvre. Ensuite, la réalité sur le terrain montre que les femmes sont plus crédibles à la gestion des ressources financières. Pour cela, les femmes ont un sens d’organisation très poussé et elles démontrent la capacité d’une bonne organisation, une bonne gestion, une bonne administration et une bonne cohabitation. Toutes ces qualités constituent des piliers d’une coopérative durable », explique-t-il.
Nizigiyimana témoigne aussi que les entreprises initiées par les femmes sont à une proportion importante. « Les femmes participent activement et avec détermination aux activités des coopératives. Elles se sacrifient pour l’épanouissement de leurs coopératives ».
L’encadrement des membres des coopératives se veut permanent
Parlant du rôle de l’administration en ce qui concerne le développement des coopératives, M. Nizigiyimana souligne d’abord que l’encadrement des coopératives se veut permanent. Et d’indiquer également que c’est dans cette optique que pour orienter et encadrer les membres des coopératives, les administratifs leur prodiguent pas mal de conseils devant les assemblées générales organisées pour le choix de leurs projets. « Nous les invitons à travailler avec dévouement, à bien gérer les biens des coopératives, etc ».
D’après notre interlocuteur, la province de Bubanza s’est engagée à suivre de près le développement des coopératives, surtout des femmes et des jeunes. Il a mis en place une équipe des experts chargée d’accompagner les jeunes et les femmes pour la création de leurs coopératives, l’élaboration des textes réglementaires et des plans d’affaires bancables. « Lors de la mise en exécution de leurs projets, la même équipe, conjointement avec les services techniques impliqués dans l’encadrement des jeunes et des femmes, suit de près l’utilisation des crédits octroyés par les banques afin d’éviter des détournements de fonds destinés aux projets ».
Il explique en outre que la plupart des coopératives se focalise sur les activités agropastorales pour plusieurs raison. « Ce secteur constitue l’essentiel de la vie quotidienne des Burundais, plus de 90% de la population vit de l’agriculture et de l’élevage dit-il
Quant à la valeur ajoutée des coopératives à la survie de la population, le gouverneur de la province de Bubanza trouve que le niveau de vie a changé grâce à l’augmentation des revenus .Il y a eu renforcement de la cohésion sociale au niveau des communautés malgré leur diversité (religions, opinions, ethnie, appartenance politique, …) ; les gens ont un accès facile aux crédits bancaires ; il y a eu ouverture aux nouveaux horizons, etc.
« On s’entraide mutuellement »
S’exprimant sur la cohabitation entre les membres d’une même coopérative, M. Nizigiyimana se réjouit d’abord que les gens aient changé leurs mentalités. « Grâce aux coopératives, il y a eu changement de mentalités de la population et de développement des ménages et du pays. Ainsi, les membres des coopératives ont diverses expériences, qualifications et différents âges, c’est-à-dire que lors des échanges, ils s’améliorent mutuellement. Aussi, les ménages y trouvent une source de revenu. D’après M. Nizigiyimana, au sein des coopératives, les femmes apprennent davantage les méthodes contraceptives et les techniques nutritionnelles des nourrissons.
Cet administratif provincial invite les membres des coopératives à s’atteler aux activités de leurs coopératives pour appuyer la devise du gouvernement du Burundi.
Une source de changement de mentalités
De son côté, le directeur du Bureau provincial de l’environnement de l’agriculture et de l’élevage DBPEAE en province de Bubanza, Sylvestre Ndayishimiye, indique que son bureau prend une place de choix dans l’accompagnement des coopératives car elles sont importantes en ce qui concerne le développement agro-pastoral. Il indique également que les membres de ces coopératives sont majoritairement du sexe féminin, c’est-à-dire que les femmes et les filles sont estimées à plus de 70 %.
S’exprimant sur l’état de mise en exécution des projets planifiés par les coopératives, M. Ndayishimiye souligne que jusqu’aujourd’hui, elle est presque à 100 %. Selon lui, certains projets n’ont pas été réalisés suite à l’insuffisance de moyens financiers, ce qui constitue un handicap par rapport au remboursement des crédits octroyés par le gouvernement.
En définitive, le DBPEAE de Bubanza affirme que les coopératives constituent une source de changement de mentalités. Il invite ainsi les habitants de ladite province à comprendre que les bailleurs financent les projets effectués dans les groupements ou les collectivités au lieu des projets effectués à titre individuel.
Evelyne Niyonzima
Département de la documentation
Service de rédaction