Les intérêts sont encore plus unipersonnels que communautaires
Les habitants de la province de Bujumbura sont satisfaits des œuvres déjà accomplies par le Paeej (Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes). Cependant, ils disent que ces financements apportent des fruits plus spécifiques aux initiateurs des microprojets que pour la communauté locale. Entretenus avec le journal «Le Renouveau du Burundi», le lundi 22 décembre 2025, ils demandent que le Paeej entreprenne un autre pas pour financer les grands projets d’intérêts communautaires.

Après quelques jours de la célébration de la journée «Inkerebutsi» dédiée à primer les meilleurs projets de la compétition nationale qui seront financés par le Paeej, la presse quotidienne a reccueilli les opinions de la population afin de constater ses points de vue par rapport aux œuvres de ce programme national pilonné par la présidence de la république du Burundi.
D’après les chiffres clés publiés sur son site web, le Paeej affirme avoir enregistré 45 947 jeunes directement formés, «4 558 projets financés», 4 514 stages offerts et 135 760 jeunes sensibilisés. Il indique également état de 814 stagiaires embauchés, 18 991 emplois permanents créés, 101 899 emplois temporaires créés et 55 337 emplois potentiels créés.
Marceline Banirwa, enseignante en retraite, demande que ce programme élargisse son champs d’action afin qu’il investisse dans de grands projets d’intérêts communautaires provinciaux, nationaux ou voire régionaux. Les influences sont plus étroites et ne dépassent souvent pas le niveau collinaire ou la localité de travail comme la zone.
«L’une des conséquences qui en résultent est la prolifération des intérêts plus individuels que communautaires. Nous désirons que le Paeej puisse financer les projets industriels, semi-industriels ou entreprises pouvant développer des maisons succursales dans les différentes provinces en tenant compte des besoins de la population.», dit-elle.
Pour la majorité des interlocuteurs, la première phase de financement ne porte considérablement pas de bénéfices chez les jeunes entrepreneurs ou coopératives naissantes. «Il arrive même que cela soit un obstacle pour l’accès à la deuxième phase de financement par le non-déblocage de fonds suite au désaccord entre l’entrepreneur et le superviseur du Paeej à cause du retard de remboursement. C’est à partir de la deuxième phase que l’entourage remarque le succès du projet avec l’élargissement du plan tant personnel que matériel», font-ils savoir.
Quant à Clotilde Ndayegamiye, agricultrice de légumes dans les localités de Gatunguru et Rubirizi, il indique que les jeunes illettrés bénéficient moins de financement pour leurs projets d’agriculture commerciale (agro-business) par rapport aux intellectuels bien qu’ils soient majoritairement cultivateurs. «Je ne comprends pas pourquoi le Paeej se penchent beaucoup du côté intellectuel alors que les jeunes illettrés aussi ont de multiples projets agricoles pour augmenter la production et générer des revenus. Nous demandons aux autorités administratives d’être nos lance-voix et facilitateurs dans le processus de la requête du financement au sein du Paeej.»,a-t-elle proposé.
Médard Irambona
