Le chef de l’Etat burundais, Evariste Ndayishimiye a animé, le vendredi 27 décembre 2024, en commune urbaine de Mukaza, une émission publique en vue d’échanger avec les Burundais sur les stratégies à mettre en œuvre pour promouvoir le développement du pays. Il a indiqué que l’an 2025 doit être d’une vitesse supérieure dans la course vers le développement durable du Burundi.
Dans son discours d’ouverture de cette émission, le chef de l’Etat a souhaité ses meilleurs vœux à la population burundaise en rappelant que l’an 2025 doit être d’une vitesse supérieure dans la course vers l’émergence et le développement du Burundi. Il a indiqué que l’an 2024 a été marqué par des signes qui montrent que le Burundi se trouve dans un bon chemin vers le développement. Toutefois, des obstacles liés aux fraudes et aux spéculations suite aux gens mal intentionnés n’ont pas manqué, mais le Burundi a su les surmonter. Il a ainsi interpellé tout Burundais à profiter de la paix et de la sécurité qui règnent dans tout le pays pour diversifier ses sources de revenus sans s’attendre uniquement à son salaire. M. Ndayishimiye a souligné qu’avec l’année 2025, tout administratif qui se manifestera incompétent dans son domaine, sans mieux servir la population qui l’a mandaté, sera mis de côté pour ne pas freiner le développement du pays.
Sur la question de savoir pourquoi il se constate la pénurie répétitive du carburant, ce qui commence à causer des pertes pour certaines sociétés comme l’Office du the du Burundi et autres, le chef de l’Etat a fait savoir que le Burundi a passé plusieurs années dans des périodes de crise sans détenir son propre stock stratégique de carburant. Il a ainsi tranquillisé la population burundaise car, actuellement, il a été créé la société pétrolière du Burundi (Sopebu). Avec la digitalisation de cette société, le chef de l’Etat a indiqué que les fraudes et les spéculations qui se constataient dans ce domaine vont disparaître. Toutefois, il a interpellé tout un chacun à s’impliquer dans la lutte contre toute spéculation en étant l’œil du gouvernement. Cela permettre de rompre avec les spéculations quelles que soient leur origine et de s’atteler au travail pour avoir de la production suffisante qui servirait d’exportation. Cette exportation aidera à travers des devises nécessaires pour pouvoir importer suffisamment le carburant. Le chef de l’Etat a toutefois déploré la façon dont les entreprises de l’Etat fonctionnent, ne pouvant pas tout faire pour se doter elles-mêmes des devises nécessaires pour leur fonctionnement.
Les médias expriment les doléances de la population
Au nom de tous les Burundais, les professionnels des médias ont également voulu savoir pourquoi la société qui va exploiter les minerais de Murehe en province de Kirundo va octroyer uniquement 20 pour cent des fonds au pays alors que le sol appartient au pays. Ils ont également voulu savoir s’il y aurait certains des leaders qui lui auraient abandonné dans la bataille contre la pauvreté. A leur inquiétude, le chef de l’Etat a fait savoir qu’il a constaté que les banques étaient également impliquées dans la cachette de la monnaie nationale, raison pour laquelle le pays a décidé de modifier certains billets. Et d’ajouter que les ennemis du pays ne portent pas d’uniforme. Ainsi le chef de l’Etat a dit qu’il doit s’impliquer dans tout combat économique pour promouvoir le développement du pays. Sur la question relative aux minerais de Murehe, le chef de l’Etat a fait savoir qu’auparavant, les sociétés minières trompaient le Burundi disant qu’elles ont perdu après la vente de leurs minerais. C’est dans ce cadre qu’en partenariat public-privé, le Burundi a actuellement décidé que désormais, toute société minière devra d’abord donner les 20 pour cent des fonds au pays pour ensuite extraire les minerais. Il a promis que l’Etat ne ménagera aucun effort, via le ministère ayant les mines dans ses attributions, à mieux suivre le processus d’extraction des différents minerais burundais pour qu’ils servent au développement durable du pays. Les participants ont également soulevé leur inquiétude sur l’esprit patriotique qui est en train de disparaitre progressivement dans les cœurs des Burundais. Ils ont également voulu savoir si tous les ministres maîtrisent bien le contenu de la vision 2040-2060 pour qu’ils l’appliquent dans leurs ministères. Dans ses réponses, le président de la République a salué le comportement affiché par les jeunes burundais qui ne ménagent aucun effort pour développer l’esprit patriotique en s’attelant aux travaux de développement. Il a rassuré que l’Etat ne ménagera aucun effort pour les appuyer. Il a souligné qu’il va parcourir les différents ministères en vue de s’enquérir des résultats atteints par chaque ministère en matière de la mise en œuvre de la vision d’émergence et de développement. M. Ndayishimiye a également adressé ses conseils aux leaders religieux pour qu’ils incitent leurs fideles aux travaux de développement afin que chaque bouche ait à manger et que chaque poche ait de l’argent.
L’année 2025 doit être celle de changement de mentalités, la population doit s’abstenir des ligalas.
Donnant sa contribution, Gabriel Rufyiri, président de l’olucome a sollicité la commission nationale composée d’experts pour suivre de près la question liée aux personnes vivant avec handicap mental car, a-t-il souligné, de telles commissions existent dans tous les pays qui partagent l’histoire politique avec le Burundi. Il devrait également y avoir, selon lui, une politique efficace de lutte contre la corruption en différenciant les postes politiques et les postes techniques. Cela éviterait, selon lui, qu’il y ait des chutes de la production nationale lorsque les élections approchent. Le chef de l’Etat a mis en garde tout administratif qui ne pourra pas résoudre les questions lui adressées par la population, en précisant qu’il prendra du temps pour les résoudre lui-même, mais que cet administratif sera limogé pour être remplacé par une personne qu’il faut à la place qu’il faut. En ce qui concerne les questions des personnes qui avaient les parcelles dans l’endroit dans lequel a été construit la présidence de la République, le chef de l’Etat a précisé qu’ils auront d’autres parcelles et il leur a rappelé qu’il faut doivent comprendre qu’ils doivent céder leurs anciennes parcelles lorsqu’il s’agit d’une activité d’intérêt public, tout en sachant qu’il y en a qui ont déjà reçu leurs indemnités. Au moment où l’agriculture constitue un pilier incontournable pour le développement du Burundi, la population a soulevé son inquiétude en ce qui concerne l’aménagement du territoire burundais, déplorant les infrastructures qui se multiplient de plus en plus dans des endroits qui devraient être cultivés pour accroître la production agricole. Le chef de l’Etat a, à cet effet, déploré la manière dont le lac Tanganyika est aménagé car, selon lui, certaines infrastructures qui s’y trouvent ne devraient pas y être, ce qui constitue d’ailleurs une entrave sur le secteur touristique. Il a exhorté le ministère de tutelle à s’y impliquer davantage. En ce qui est de la coopération internationale, les médias ont voulu savoir ce que l’Etat du Burundi dit à propos des accusions de la république du Rwanda disant que le Burundi soutient les rebelles qui perturbent la sécurité au Rwanda. Le chef de l’Etat a répondu qu’il s’agit de fausses accusations car, le Burundi est en train de donner son renfort dans la lutte contre ceux qui perturbent la sécurité, comme convenu avec les Etats de l’Afrique de l’Est. En ce qui est des dons octroyés par le reste du monde au Burundi, M. Ndayishimiye a donné son clin d’œil aux Burundais, leur rappelant qu’ils doivent prendre en main l’avenir de leur pays pour que ces dons ne viennent que pour compléter. Et d’ajouter qu’en 2060, ce sera le tour du Burundi d’octroyer des dons au reste du monde. Le Burundi doit donc, selon lui, s’habituer à ne dépendre que de lui-même. Clôturant cette émission, le chef de l’Etat a exhorté tout Burundais à changer de mentalité pour ne penser qu’à ce qui peut promouvoir son développement et celui du pays. Il a également exhorté le ministère ayant le commerce dans ses attributions à bien réguler les prix sur le territoire burundais dans une période ne dépassant pas quinze jours.
Tharcisse Sibonkomezi