Le président du Bureau central de recensement (BCR), Nicolas Ndayishimiye, dans un entretien accordé au journal « le Quotidien burundais d’informations », le vendredi 17 février 2024 nous a parlé de l’état des lieux, de défis rencontrés et des stratégies envisagées pour respecter le calendrier des travaux déjà programmés du recensement général de la population, de l’habitat et de l’agriculture et de l’élevage. Cinq mois, a-t-il dit, est un délai prévu pour la cartographie censitaire principale en cours depuis le 16 décembre 2023. La non-maitrise par certains administratifs à la base, de la délimitation des collines et sous collines de la nouvelle carte du découpage administratif est un des défis rencontrés par les agents cartographes.
Deux mois sont déjà écoulés, a-t-il dit, pour la collecte des données de la cartographie censitaire principale. Les activités ont été commencées en mairie de Bujumbura pour se poursuivre à l’intérieur du pays.
S’approvisionner en carburant au niveau des provinces
M.Ndayishimiye a signalé qu’ils collectent des données cartographiques selon le nouveau découpage administratif car les résultats seront utilisés pour ce nouveau découpage. Selon leurs prévisions, la cartographie censitaire, a-t-il informé, peut leur prendre 5 mois de travail et ainsi se terminerait en date du 15 ou 16 mai 2024. M.Ndayishimiye a indiqué que les activités dudit travail sont en train de se dérouler dans les cinq nouvelles provinces. Il s’agit notamment des provinces de Bujumbura, Burunga, Buhumuza, Butanyerera et Gitega. Selon lui, les travaux vont bon train. Toutefois, ce travail se heurte à pas mal de contraintes. M. Ndayishimiye a signalé que comme ils travaillent dans une période pluvieuse, il y a des endroits inaccessibles où les agents cartographes peuvent se déplacer à pieds et font 3 ou 4h de marche suite à des routes glissantes. Il y a aussi le problème lié à l’alimentation en carburant pour les véhicules. Ils s’approvisionnent en carburant en mairie de Bujumbura et le transportent à l’intérieur du pays. Pour pallier ce défi, M. Ndayishimiye a dit qu’ils sont train de négocié avec les gouverneurs de provinces pour leur faciliter de s’en approvisionner au niveau des provinces.
Manque de logement pour l’hébergement
Les agents cartographes font face au défi lié à la non maitrise des limites administratives de certaines entités. « Nous constatons qu’il y a certains chefs de collines qui ne maitrisent pas les limites administratives de leurs localités respectives. Cela nous fait traîner, étant donné qu’on est obligé d’attendre afin qu’il y ait un consensus entre les deux chefs de colline et s’ils n’arrivent pas à se mettre d’ accord, on fait recours aux administrateurs communaux et/ou aux gouverneurs », a-t-il signalé. De même au niveau des communes ces problèmes de limites peuvent se reproduire. «Il y a également des défis liés au manque de logement pour l’hébergement des agents cartographes, le manque d’électricité pour charger les tablettes et « power banks » car ils travaillent dans les campagnes. Parfois, les agents peuvent se déplacer vers les montagnes où ils peuvent avoir accès à la connexion afin d’envoyer les données journalières ».
Régler les problèmes liés aux limites administratives
M.Ndayishimiye a mentionné également qu’il y a des personnes qui ne peuvent pas répondre aux questions des agents cartographes parce que leur religion ne l’autorise pas. A cela, il a dit que ce sont des cas marginaux. Toutefois, ils sont en train de travailler avec l’administration pour une bonne sensibilisation. Afin de respecter le calendrier déjà fixé, ils ont renforcé les équipes par des réservistes pour qu’on puisse, a-t-il indiqué, accélérer le travail et puis démarrer avec les autres phases qui vont suivre. « Nous sommes en train de former d’autres agents cartographes complémentaires qui doivent remplacer les départs; parce qu’il y a, ceux qui sont promus quand ils étaient sur le terrain ou démissionnent des démissions suite aux maladies ».
M.Ndayishimiye lance un appel à l’ endroit du gouvernement de dire aux administratifs à la base de régler les problèmes liés aux limites administratives avant le passage des agents cartographes car ce sont eux qui ont participé au nouveau découpage administratif.
Appolinaire Ndikuriyo