Depuis 2007, à la naissance de l’Amissom, le Burundi a envoyé des troupes en République fédérale de Somalie pour une mission de maintien de la paix. Bien que la mission ait changé de nom pour devenir plus tard Atmis (Mission de transition de l’U.A en somalie), les militaires burundais travaillent jusqu’aujourd’hui avec d’autres troupes pour le maintien de la paix dans ce pays de l’Afrique de l’Est longtemps touché par la guerre ainsi que les changements climatiques aggravant la situation.
Selon Marius Ngendabanka, chargé des opérations et de la planification au sein de l’Atmis, bien que la situation soit maîtrisée contre le groupe terroriste Al-shabaab, ce dernier reste une menace pour la sécurité. Actuellement, le groupe Al-shabaab utilise différents types d’engins explosifs comme armes de choix pour combattre les troupes de l’Atmis et l’Armée nationale somalienne (SNA). Malgré cela, les militaires de l’Atmis restent vigilants à de telles attaques composées, en grande partie, de mines artificielles pour les déjouer à temps. M. Ngendabanka félicite les troupes de l’Atmis pour le travail louable qu’elles mènent depuis le début de la mission en 2007. Il a signalé que la mission est une réussite grâce aux efforts conjugués des troupes de l’Atmis. D’après lui, ces troupes peuvent se féliciter d’avoir assuré la sécurité de la population mais aussi d’avoir garanti la tenue des élections de 2022 tout en assurant la sécurité des institutions gouvernementales dans le pays.
Les militaires burundais ont grandement contribué à l’aboutissement de la situation qui prévaut actuellement en Somalie. Après Mogadishu, les troupes burundaises occupent actuellement le secteur 5 dans l’Etat fédéré de Hirshabelle, précisément dans les localités de Jowhar, Towfik et Xawaadrey. Dans ces régions, les militaires burundais ne ménagent aucun effort pour assurer la sécurité de la population ainsi que leurs biens. La situation qui prévaut dans la région où opère le 15è contingent composée de troupes burundaises est généralement bonne malgré toujours la menace d’Al-shabaab, selon le Commandant dudit contingent, Oscar Hatungimana. Ce dernier a expliqué que les troupes burundaises collaborent parfaitement avec celles de l’Armée somalienne pour garantir la sécurité dans ces zones. En plus, pour aboutir à cela, les troupes burundaises font des patrouilles conjointes avec la SNA pour protéger la population et leurs biens contre le groupe terroriste Al-shabaab. Le travail de terrain ne manquant pas de défis, M. Hatungimana indique qu’ils en rencontrent souvent mais qu’ils les surmontent pour la réussite de la mission. Il a souligné, entre autre, les différences linguistiques, les routes impraticables et piégées, etc.
De l’eau potable, de la nourriture et des soins de santé gratuits offerts
Au-delà des activités de maintien de la paix, mission principale de l’Atmis, les troupes de l’Armée burundaise participent aux activités sociales pour soutenir le peuple somalien. Des œuvres humanitaires notamment l’offre des soins de santé, la distribution d’eau potable et de nourriture aux peuples somaliens dans le secteur 5 sont à signaler. Les militaires burundais soignent la population des localités voisines notamment celles du camp de Towfik et Xawaadrey. Pour Daniel Hahorimana, chargé des relations civiles et militaires dans le secteur 5 à Jowhar, la cohabitation entre les militaires burundais et le peuple somalien est bonne. Ce dernier indique qu’ils donnent de l’eau potable, des soins de santé gratuits et de la nourriture aux peuples somaliens de la localité de Jowhar. Pour que cela soit réalisé, M. Hahorimana indique que les militaires burundais sont obligés de jeûner pour avoir de la nourriture à distribuer car il n’y a pas d’aide humanitaire destinée à ce peuple menacé par la guerre mais aussi les changements climatiques.
Pour ce qui est des soins de santé, le chargé des relations civilo-militaires continue à faire savoir qu’ils partagent les médicaments leur destinés avec la population traitée à la clinique de Jowhar où travaillent les médecins militaires et médecin burundais. Clément Ngenzahayo, militaire burundais indique qu’au-delà des militaires, le personnel civil de l’ATMIS soigné les militaires Burundais soignent aussi la population des environs ainsi que les militaires et policiers somaliens. Toutefois, il fait savoir que ces médicaments ne sont pas à suffisance car ils utilisent ceux destinés aux militaires pour soigner tous ces groupes. Selon M. Ngenzahayo, les maladies fréquentes sont celles de la peau, les infections urinaires, surtout chez les femmes enceintes, les morsures de serpent ou de scorpion mais aussi la malnutrition. A côté de cela, les militaires burundais interviennent également lors des inondations pour aider la population.
Par ailleurs, la population somalienne avoisinant le secteur 5, occupé par les militaires burundais, loue les œuvres caritatives réalisées par les troupes burundaises. Abdoukhadri, un des bénéficiaires, salue les efforts des militaires burundais pour leur venir en aide. «Depuis 2008, nous cohabitons parfaitement avec les militaires burundais. Ils nous viennent en aide et nous offrent de l’eau potable, des soins de santé et de la nourriture. Nous apprécions ce qu’ils font pour nous», a-t-il indiqué. Toutefois, il appelle à plus d’aides humanitaires puisque celle des Burundais ne suffit pas car la population est nombreuse. Quant à Aboubakar Hadji, il se réjouit de la présence des troupes burundaises dans la localité. Ce dernier leur remercie de les avoir sensibilisés à la scolarisation bien qu’ils aimeraient avoir des écoles dans leurs localités. Selon toujours lui, grâce à la sensibilisation des troupes burundaises, ils se sont organisés pour s’acheter une pompe à eau.
Laurent Mpundunziza