Faisons tomber les barrières
Un atelier média sur la prévention contre les hépatites virales s’est tenu, le mercredi 1er octobre 2025, réunissant les journalistes, et professionnels de la santé, autour d’un enjeu crucial : la lutte contre les hépatites virales au Burundi. L’événement s’est déroulé sous le thème « Hépatite: Faisons tomber les barrières », avec une volonté claire de briser le silence et la stigmatisation autour de cette maladie.

Dr Aimé Ndayizeye, directeur du PNLS (Programme national de lutte contre le Sida), a dressé un état des lieux alarmant. Selon lui, l’Afrique recense entre 2 et 2,8 % de cas d’hépatite C, tandis que l’hépatite B touche environ 4,60% de la population. Le Burundi affiche un taux de prévalence particulièrement élevé pour l’hépatite C avec 8,2 %. A l’échelle mondiale, plus de trois mille cinq cents personnes meurent chaque jour des suites de l’hépatite, une maladie désormais classée 7er cause de mortalité dans le monde, devant le VIH/sida.
Au Burundi, les capacités de dépistage et de traitement restent limitées. Dr Ndayizeye a souligné plusieurs réalisations à savoir : dépistages organisés, ateliers de mobilisation des décideurs, les émissions radios et télévisées de sensibilisation, traitements des patients, ainsi que l’introduction, depuis 2004, de la vaccination contre l’hépatite B dans le PEV (Programme élargi de vaccination), administrée à partir de la 6e semaine de vie. Toutefois, des défis majeurs persistent, dont l’insuffisance de ressources financières, l’absence de vaccin à la naissance contre l’hépatite B et le manque de données nationales sur la prévalence des hépatites B et C.
Les modes de transmission ont également été rappelés comme les rapports sexuels non protégés, le contact avec du sang contaminé, la transmission de la mère à l’enfant. Si un vaccin existe pour l’hépatite B, celui contre l’hépatite C fait encore défaut, même si un traitement efficace est disponible lorsque la maladie est détectée à temps.
Un traitement adapté et une discipline rigoureuse
Dans son intervention, Fiacre Muntabaye, adjoint du porte-parole du ministère de la Santé et de la lutte contre le sida, a souligné le rôle clé des médias. Sous le thème « Ensemble brisons le silence et sauvons des vies », il a exhorté les journalistes à utiliser leur voix pour sensibiliser la population, en mettant en lumière les réalités de la maladie.
L’atelier a aussi donné la parole à des personnes vivant avec l’hépatite. A cette occasion, Onésphore Nibigira, porteur du virus de l’hépatite B, a livré un témoignage émouvant. Il affirme qu’il vit aujourd’hui en bonne santé grâce à un traitement adapté et une discipline rigoureuse. Son histoire a apporté une lueur d’espoir, soulignant l’importance du dépistage et de l’accès aux soins.
L’atelier s’est clôturé sur un appel fort à la synergie entre les professionnels de santé, les décideurs politiques, les médias et la société civile. Ensemble, il est possible de faire tomber les barrières, d’améliorer la prévention, de sauver des vies… et surtout, de redonner espoir à ceux qui vivent avec cette maladie silencieuse mais redoutable.
Mynka Careille Iriho