La colline de Mugera a accueilli le vendredi 15 août 2025, un événement d’une portée historique, à la croisée de la foi et de la diplomatie. A l’occasion de la solennité de l’Assomption de la Sainte Vierge Marie, le président de la République, Evariste Ndayishimiye accompagné de son épouse, Angeline Ndayishimiye, a pris part à une messe solennelle célébrée par le Cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, en visite officielle au Burundi.

Cette étape de la tournée du haut dignitaire du Saint-Siège a mobilisé non seulement des milliers de fidèles, mais également des responsables politiques et religieux, témoignant de la place centrale que conserve «Mugera», sanctuaire marial emblématique, dans la diplomatie spirituelle du Burundi.
En marge de la célébration, le président de la République et son épouse ont participé à l’inauguration officielle de la Basilique mineure Saint Antoine de Padoue de Mugera, un acte présidé par le Cardinal Pietro Parolin. Dans son discours, ce dernier a rappelé que cette basilique, désormais placée sous l’autorité directe du Pape François, constitue un signe d’unité et de communion entre l’Eglise locale et le Saint-Siège.
« Ce geste du souverain pontife revêt une dimension diplomatique majeure. Il témoigne de la confiance accordée au Burundi et souligne la volonté du Vatican de renforcer ses liens avec le pays, dans un contexte où la foi catholique demeure un pilier de la cohésion nationale » a déclaré Evariste Ndayishimiye.Le chef de l’Etat a exprimé la reconnaissance du peuple burundais envers le Pape François pour ce don d’une valeur spirituelle et diplomatique inestimable. Il a par ailleurs plaidé pour que le Burundi soit représenté au plus haut niveau de la hiérarchie catholique. « Nous souhaitons qu’un jour, le Burundi compte aussi un Cardinal parmi ses fils, afin de mieux représenter notre nation au sein de l’Église universelle », a affirmé Evariste Ndayishimiye. Par ce vœu, le président Ndayishimiye a non seulement exprimé les aspirations spirituelles des Burundais, mais aussi affirmé la volonté de son gouvernement de voir le Burundi occuper une place accrue dans les relations internationales à travers l’Église catholique.
Une tradition nationale, un symbole renouvelé
Au cours de la messe célébrée dans le sanctuaire marial de Mugera par le Secrétaire d’Etat du Vatican, le moment fort a été la consécration du Burundi à la Vierge Marie par le chef de l’État. Ce rituel, rappelant le geste du Premier ministre Louis Rwagasore et de son gouvernement au lendemain de l’indépendance, a pris une valeur politique et symbolique en réaffirmant la continuité de la nation burundaise dans ses liens avec la foi et la tradition chrétienne.
La visite du Cardinal Pietro Parolin à Mugera à l’occasion de la solennité de l’Assomption, magnifiée par la participation du couple présidentiel, va au-delà d’une simple célébration religieuse. Elle s’inscrit dans une dynamique de rapprochement stratégique entre l’Etat burundais et le Saint-Siège. Pour les autorités comme les fidèles, ce fut un moment porteur d’un double message, la consolidation de l’unité nationale et l’ouverture accrue du Burundi dans l’espace diplomatique international, sous le sceau de la foi et la communion universelle.
Amédée Habimana