La Chambre basse du Parlement du Burundi a analysé, le mercredi 12 janvier 2022, le projet de loi portant ratification par la république du Burundi de l’accord de coopération pour l’exécution du projet de gestion intégré des ressources hydriques au Burundi entre le gouvernement de la république du Burundi et le gouvernement de la république arabe d’Egypte. Après l’analyse de ce projet de loi, il a été adopté à 72,7%.
L’exécution du Projet de gestion intégrée des ressources hydriques au Burundi s’inscrit dans le cadre de l’Initiative égyptienne pour le développement des pays du Bassin du Nil (Mobarda). Dans cet accord, l’Egypte s’engage à fournir un appui technique orienté vers trois axes, a indiqué le ministre de l’Environnement, de l’agriculture et de l’élevage dans son exposé des motifs.
Un appui technique orienté vers trois axes
D’abord, l’Egypte s’engage à faire les études techniques requises pour la construction des barrages de collecte des eaux de pluie sur les toits des maisons telles que les prisons, les écoles, les églises, les villages, … Ensuite, faire une étude technique pour l’installation et l’entretien du réseau de drainage des eaux de pluie ( canalisation et retenue des eaux qui ruissellent d’abord pour protéger les infrastructures, les biens, les personnes des sites menacées, ensuite pour d’autres fins). Enfin, l’Egypte s’engage dans cet accord à faire une étude technique d’un projet de planification et développement de la gestion des ressources en eau au Burundi.
Sauvegarder la relation gagnant-gagnant
Dans cet accord, il est mentionné que l’autorité égyptienne coordonnera avec son homologue burundais la préparation des documents d’appel d’offres et mettra en œuvre les procédures d’achat et de sous-traitance conformément à la loi égyptienne. Les députés ont voulu savoir si cela ne porterait pas atteinte au principe de la souveraineté du Burundi. Le ministre Rurema a répondu que cela apparaît normal comme il s’agit d’un don et d’une expertise égyptienne, dans la logique de l’élaboration de l’accord. Toutefois, il faut noter que cet accord a deux phases (étude technique de faisabilité et exécution du projet) pour sa mise en œuvre. Le présent accord sera actualisé avant le démarrage de la deuxième phase.
Plus d’un député ont relevé l’inquiétude sur le rôle des Burundais, vu que le présent accord stipule que tous les travaux de construction résultants des études techniques dans tous les domaines du projet seront réalisés par les sociétés égyptiennes spécialisées sous la supervision directe des experts de l’Egypte. Ils trouvent que cet accord est biaisé en donnant beaucoup d’avantages à l’Egypte. Le ministre tranquillise que la mise en œuvre du projet nécessitera des consultations entre les deux parties afin de sauvegarder la relation gagnant-gagnant. Le Burundi bénéficiera aussi d’autres intérêts comme la fourniture de main d’œuvre et des matériels locaux à utiliser.
Après l’analyse de ce projet de loi, il a été adopté par 80 députés, soit 72,7% et 30 abstentions, soit 27,2%.
Eric Mbazumutima