Dans l’accomplissement des missions qui leur sont assignées notamment le contrôle de l’action gouvernementale, les élus du peuple se sont rendus sur le terrain pour s’enquérir de la situation actuelle du secteur minier. Ayant observé des lacunes dans le secteur, ils ont invité le ministre en charge du secteur minier et celui des finances pour dissiper leurs doutes et éclairer l’opinion publique.
S’agissant des lacunes observées, il y a notamment le manque d’impôts et de taxes prévus dans le budget du pays, l’exploitation qui ne donne pas assez de production mais aussi le manque de communication entre les institutions qui interviennent dans le secteur minier. Ils ont surtout soulevé la non déclaration par la banque centrale à l’OBR (Office burundais des recettes) de l’or vendu pour que cette dernière comptabilise les taxes et impôts provenant de cette matière précieuse.
Sur la perception des taxes et impôts dans le secteur minier, le ministre en charge des finances, Audace Niyonzima a indiqué que cela est prévu dans la loi budgétaire. Dans ce cas, le premier suivi est opéré par l’OBM (office burundais des mines et carrières) depuis l’exploitation, la vente aux comptoirs et l’acheminement à la BRB (Banque de la République du Burundi) pour achat jusqu’ à l’OBR qui assure la perception d’impôts et taxes, rappelant que seule la Banque centrale achète de l’or pour réserve de change en devises.
Néanmoins, M.Niyonzima a dissipé le doute des députés par rapport à l’or vendu par la BRB à l’extérieur, indiquant que cette vente a été faite dans la précipitation pour faire face aux urgences en devises auxquelles le pays fait face. C’est pour cette raison que l’OBR n’a pas eu la déclaration de sortie de l’or par la BRB occasionnant ainsi la non comptabilisation des impôts et taxes de ce produit vendu par la Banque centrale. En plus, ministre Niyonzima a indiqué que la BRB a le droit de vendre de l’or à l’étranger pour se procurer de réserves en devises. Et d’ajouter que vu que cette dernière achète cet or avec sa propre monnaie et disposant également d’une exonération, il est logique qu’elle ne rende pas compte à l’OBR. Toutefois, le ministre des finances a indiqué que la Banque centrale commencera à faire la déclaration de l’or qu’elle vendra.
Le ministre en charge des finances est revenu aux questions liées au bas prix de l’or et d’autres minerais comparé à celui des autres pays de la région, faisant savoir que cela résulte du taux de change entre le marché noir et la Banque centrale.
Les nouveaux contrats pour l’exploitation minière profiteront à toutes les parties
Les députés ont également voulu savoir l’intérêt de l’Etat à dialoguer avec les sociétés minières suspendues pour qu’elles reprennent les activités. D’autres ont voulu savoir si ces dernières ne feront pas la même chose qu’avant. Le ministre ayant le secteur minier dans ses attributions a répondu que l’Etat discute avec elles pour établir un nouveau contrat qui profite à tous et toute société qui sera d’accord avec les termes du contrat reprendra les activités. En cas de non respect du contrat, la société se verra retirée le permis d’exploitant.
Uwizeye a ainsi invité tout un chacun à faire de ce secteur une préoccupation en dénonçant les pratiquants de la fraude des minerais burundais pour les vendre à l’étranger. Pour ce qui est de l’insuffisance de la production malgré la multitude de coopératives dans le secteur, le ministre a indiqué que cela résulte des techniques utilisées dans l’exploitation dont la grande majorité utilise encore la méthode artisanale. Il a ainsi ouvert la porte à ceux qui sont capables d’utiliser la méthode moderne d’exploitation minière pour accroître la production.
Les deux ministres, Niyonzima et Uwizeye, ont indiqué que les lacunes observées dans le secteur sont en train d’être corrigées progressivement pour son amélioration.
Laurent Mpundunziza