Dans la séance plénière dirigée par le président de l’Assemblée nationale, Gélase Daniel Ndabirabe, les élus du peuple ont analysé et adopté, le jeudi 13 juin 2024, le projet de loi portant fixation du budget général de l’Etat pour l’exercice 2024-2025. Ce dernier a été adopté par cent députés, soit 84,74% et dix-huit abstentions, soit 15,25%. Pour l’exercice sous analyse, les dépenses sont estimées à 4 382,98 milliards de FBu et les recettes atteignent 3 780,95 milliards de FBu.
«Au titre de l’exercice 2024-2025, l’objectif de la politique budgétaire vise à assurer l’assainissement et la consolidation des finances publiques pour préserver la soutenabilité du déficit budgétaire en cohérence avec le programme économique et financier conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), les critères de convergence de la Communauté de l’Afrique de l’est (EAC) et les critères de la viabilité de la dette publique», a fait savoir Audace Niyonzima, ministre en charge des finances qui était l’envoyé du gouvernement à l’Assemblée nationale.
La croissance économique projetée à 5,4% en 2025
Selon M. Niyonzima, les prévisions budgétaires de l’exercice 2024-2025 sont établies sur base d’une prévision de croissance économique de 5,4% en 2025 contre 4,2% en 2024 et 2,8% en 2023. Le ministre en charge des finances a ensuite indiqué que les dépenses totales de l’Etat s’élèvent à 4 382,98 milliards de FBu pour l’exercice 2024-2025 contre 3 780,95 milliards de FBu en 2023-2024, soit un accroissement de 15,92%. Le ministre Niyonzima a souligné que ce taux en hausse est principalement expliquée, d’une part, par l’augmentation de l’investissement sur les ressources intérieures en vue de la mise en œuvre des projets prioritaires du gouvernement et d’autre part, les dépenses salariales. Les recettes totales passent de 3 371,6 milliards de FBu en 2023-2024 (budget révisé) à 3 941,11 milliards de FBu en 2024-2025, soit une augmentation de 16,89%.
Le déficit global du budget général de l’Etat est de 441,87 milliards de FBu en 2024-2025 contre 426,51 milliards de FBu en 2023-2024. «Il est expliqué par l’augmentation du budget alloué à l’investissement selon les priorités retenues par le gouvernement pour booster l’économie nationale, l’amélioration des infrastructures publiques et la mise en œuvre effective de la politique salariale équitable», a ajouté M. Niyonzima. Il a noté que le financement du déficit budgétaire (441,87 milliards de FBu) pour équilibrer ledit projet de loi proviendra du financement extérieur et intérieur s’évaluant respectivement à 224,49 milliards de FBu et 217,37 milliards de FBu.
Certaines taxes sont levées pour permettre l’importation du sucre
Ledit projet de loi lève certaines taxes sur l’importation du sucre. « Dans le cadre de l’importation du sucre et pour faire face à la demande intérieure de ce produit, les droits de douanes antérieurement appliquées dans le cadre du Tarif extérieur commun de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) sur le sucre ont été revus à la baisse de 100% à 25%. La taxe de consommation est supprimée tandis que le taux de la TVA applicable est ramené à 10%», a souligné M. Niyonzima. Il a, par ailleurs précisé que ces efforts consentis visent à permettre l’importation du sucre, car, avant les importateurs exprimaient souvent des défis liés aux contraintes tarifaires.
Des nouvelles mesures ont été introduites dans le cadre de l’élargissement de l’assiette fiscale. Il y aura la majoration des taxes sur certains produits, les services et l’acquisition de certains documents, etc. Aussi, en vue de la gestion efficace et efficiente des dépenses publiques, certaines nouvelles mesures ont été également prises.
Lors de cette séance plénière, les députés ont adressé différentes questions au ministre Niyonzima, concernant notamment la situation socio-économique actuelle dans divers domaines. Dans ses réponses, à propos du problème récurrent lié à la pénurie du carburant, il a invité les députés et l’opinion nationale en général à faire confiance en l’Etat, que tôt ou tard, la situation finira par se normaliser.
Après les amendements de fond et de forme, le projet de loi portant fixation du budget général de l’Etat pour l’exercice 2024-2025 a ainsi été adopté par cent députés, soit 84,74% et 18 abstentions, soit 15,25%.
Claude Hakizimana