L’Institut de statistiques et d’études économiques du Burundi (Isteebu) a présenté le vendredi 24 décembre 2021, les résultats du profil et déterminants de la pauvreté obtenus à partir de l’Enquête intégrée sur les conditions de vie des ménages au Burundi (EICVMB) 2019-2020. Selon le directeur général de l’Isteebu, Nicolas Ndayishimiye, plus de 43% de ménages sont pauvres.
Le directeur général de l’Isteebu indique que les résultats montrent qu’au seuil de 576 751 FBu par an et par équivalent-adulte ; soit 1 580 FBu par jour et par équivalent-adulte ; 43,7% des ménages sont pauvres et 51,4% des membres de ménages le sont aussi. Le chômage qui, au sens strict, est plus urbain que rural à l’ordre de 7,3% contre 0,4% et touche également les gens les plus instruits (9,2%) alors qu’il est 1,1% au niveau national.
La pauvreté affecte plus le milieu rural que le milieu urbain
M. Ndayishimiye mentionne que les ménages ruraux au Burundi sont plus exposés aux risques d’être plus pauvres comparativement à ceux du milieu urbain. Le passage d’un milieu rural vers le milieu urbain diminue le risque qu’il devienne pauvre dans la dimension monétaire et non monétaire respectivement de 13,1% et 6,4%. Et de dire que les ménages ayant plus de possibilité d’accès à l’électricité ont une probabilité plus faible (à l’ordre 22,5%) d’être pauvre monétairement comparés à ceux qui ont plus de difficultés d’y accéder. Selon lui, les familles plus nombreuses sont plus exposées à la pauvreté que les familles moins nombreuses.
Concernant la pauvreté non monétaire, l’accès à l’eau potable et à l’électricité contribue à faire baisser significativement la pauvreté non monétaire respectivement de 12,4% et 26,9%. M. Ndayishimiye dit que la probabilité d’être pauvre est d’autant plus grande que le ratio de dépendance quant aux charges sociales des ménages augmente. Il rassure que la probabilité d’être pauvre diminue avec l’augmentation du niveau d’instruction du chef de ménage. En effet, la probabilité d’être pauvre baisse de 15,1% lorsqu’on passe d’un chef de ménage ayant le niveau secondaire à celui ayant le niveau supérieur. Cette probabilité augmente quand on passe du niveau d’instruction secondaire primaire ou sans niveau respectivement de 15,5% à 21,6%.
Aux décideurs et planificateurs de faire un bon usage de ces résultats
Le directeur général de l’Isteebu signale que cette enquête a été réalisée pour répondre au besoin de suivi des indicateurs de mise en œuvre du PND Burundi 2018-2027 et des ODD. Il exhorte les décideurs et planificateurs à faire un bon usage de ces résultats où ils sont utiles pour continuer la bonne voie de la planification du développement équitable et harmonieux du Burundi en tenant compte des ressources dont il dispose.
M. Ndayishimiye fait savoir que l’Isteebu est techniquement engagé pour la pérennisation de la conduite de l’enquête intégrée sur les conditions de vie des ménages en respectant la périodicité requise (5ans) qui constitue une partie des principales sources de données pour le renseignement des indicateurs ciblés par différentes initiatives auxquelles le Burundi a souscrit. Il salue le soutien financier et technique de tous les partenaires, dont le Banque mondiale à travers le Projet de renforcement des capacités institutionnelles du gouvernement (PRCIEG), dans la réalisation de cette enquête.
Ezéchiel Misigaro