Même si la Commission vérité et réconciliation est à l’œuvre dans la recherche de la vérité, les jeunes burundais, en tant que bâtisseurs de la paix, devraient être associés dans le processus de découverte de la vérité sur le passé du pays. Selon nos interlocuteurs de Gitega et Ngozi, les adultes doivent partager la vérité réelle avec les jeunes non pas pour les inciter à se venger mais pour leur montrer qu’on doit se passer de cette mauvaise expérience et continuer à vivre paisiblement.
Au Burundi, le processus de la justice transitionnelle continue avec les opérations de la Commission vérité et réconciliation (CVR) œuvrant sur la recherche de la vérité, un des piliers de la justice transitionnelle. Certains de nos interlocuteurs affirment qu’il y a quelques avancées dans ce processus mais d’autres évoquent certaines inquiétudes. La jeunesse demande d’être associée dans ce processus de découverte de la vérité surtout en commençant par la connaissance de la vérité sur le passé du pays.
Eviter de se venger
L’archevêque catholique de Gitega, Mgr Simon Ntamwana fait savoir que tous les Burundais en général et les jeunes en particulier, doivent connaitre la vérité sur le passé du pays. La vérité aide ceux qui ont été blessés à se reconstruire et à se remettre pour continuer à vivre en paix avec eux-mêmes d’abord et avec les autres par la suite. Au Burundi, si nous voulons guérir le pays, les adultes doivent dire la vérité aux jeunes non pas pour les inciter à se venger mais pour leur montrer qu’on doit se passer de cette mauvaise expérience qu’ils ont vécu et apprendre à vivre paisiblement avec les autres. « Il faut qu’il y ait une verité partagée pour tout le monde pour éviter des perturbations chez les jeunes, a ajouté Msg Ntamwana. Selon lui, les problèmes qu’a connus le Burundi ne sont pas du tout liés s à une telle ou telle ethnie mais plutôt, ils ont touché l’Homme dans sa valeur humaine telle que créé par Dieu à travers ses parents. Donc, pour lui, celui qui viendra dire la vérité en la liant au Hutu ou Tutsi sera un menteur car personne ne naît pour être tué ou malmené. L’archevêque du diocèse de Gitega a indiqué aussi que tout Burundais, qu’il soit au pays ou à l’extérieur du pays, est appelé à faire passer le message de réconciliation afin de construire un Burundi véritablement paisible.
S’impliquer dans le processus de la réconciliation effective
Comme l’a indiqué l’administration à la base dans le site des déplacés de la commune Ruhororo en province de Ngozi, le chef de colline Kinyami, Emmanuel Ntahombaye a souligné que les jeunes, en tant que bâtisseurs de la paix, doivent avoir l’opportunité de connaitre la vérité sur tout ce qui s’est passé dans notre pays afin de s’impliquer dans la réconciliation effective. M. Ntambaye a affirmé que les jeunes de cette localité cohabitent paisiblement malgré la diversité mais qu’ils ont besoin de connaître la vérité sur le Burundi .
Pour Samson Ndihokubwayo, président du Conseil national des jeunes au Burundi, la vérité sur le passé doit être dite par les adultes qui l’ont vécue pour qu’à leur tour ils la partagent. M. Ndihokubwayo a insisté sur le fait que les jeunes devront prendre le devant pour s’impliquer aux travaux de développement du pays en évitant tout ce qui peut replonger le pays dans le chao. Les jeunes doivent prendre connaissance du processus de la justice transitionnelle et être associés dans le processus de la découverte de la vérité.
ELiane Nduwimana