Le Sénat du Burundi en collaboration avec la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) organise, le jeudi 16 septembre 2021, à Rutana, un atelier d’échanges et d’évaluation du processus de lutte contre les mariages précoces et les grossesses chez les élèves. La sénatrice Dévote Faida, présidente de la commission genre qui a ouvert cet atelier, indique que le Sénat burundais est déterminé à poursuivre l’action déjà entamée de lutter contre les mariages précoces et les grossesses non désirées des élèves pour assurer la promotion des filles et femmes burundaises afin de préserver et protéger la culture et les mœurs nationales.
« Selon les données d’enquêtes et descentes effectuées dans les écoles au cours de l’année scolaire 2019-2020 par la Commission permanente ayant le genre dans ses attributions, le taux d’abandons scolaires pour les filles devenait de plus en plus croissant. Au cours de cette période, 1 233 cas de grossesses des élèves ont été enregistrés », rappelle la sénatrice Dévote Faida. Elle regrette également que pour cette même année scolaire, au niveau des provinces, celle de Muyinga venait en tête avec 101 filles engrossées, soit 0,39 % des cas, suivie par la province de Rutana avec 70 filles.Suite à ce constat amer, Mme Faida affirme que le Sénat du Burundi reste déterminé à donner sa pierre angulaire dans l’amélioration de ses prestations.
En finir avec les grossesses non désirées chez les élèves
Quant à Jacques Nshimirimana, commissaire à la CNIDH, il dit qu’au-delà de l’abandon scolaire, les victimes se retrouvent dans la rue, se marient précocement, exercent le plus vieux métier du monde ou prestent en tant que travailleurs domestiques. Pour lui, il faut conjuguer les efforts pour éradiquer ce phénomène. Pour y arriver, les parents ont un rôle à jouer surtout dans l’éducation de leurs enfants.
Se basant sur le rapport de la commission du Sénat ayant la jeunesse dans ses attributions, M. Nshimirimana dit que l’abandon scolaire hypothèque l’avenir des jeunes filles. Selon le chef de la section de protection de l’enfance à l’Unicef, Dan Rono, les données sur les grossesses non désirées des élèves et les cas de mariages précoces démontrent la gravité et l’ampleur de cette problématique. Il demande aux parties prenantes de prendre davantage d’engagements pour en finir avec cette problèmatique.
Un engagement du Sénat burundais
Maître Jacques Nshimirimana se réjouit des actions déjà menées dans le cadre de conduire à bon port la lutte acharnée contre les grossesses des élèves et l’abandon scolaire. « Nous nous réjouissons de la collaboration et du partenariat entre la CNIDH et le Sénat burundais. Nous nous réjouissons beaucoup plus de l’engagement ferme du Sénat burundais sur ce défi qui touche les sans voix ».
M. Nshimirimana trouve que les causes de ces grossesses sont multiples. Il cite notamment l’ignorance de certains élèves qui ne respectent pas les conseils prodigués par leurs parents et la pauvreté. « Il y a également des enfants qui nouent des relations avec leurs enseignants et d’autres qui sont trompés par les commerçants ».
Le gouverneur de Rutana Olivier Nibitanga a indiqué, dans son mot d’accueil, que les cas de grossesses non désirées des élèves vont en diminuant dans cette province. Il parle néanmoins de 19 grossesses et 5 mariages enregistrés au post fondamental au cours de l’année scolaire 2019-2020 contre 18 grossesses en 2020-2021.
Moïse Nkurunziza