L’Association burundaise pour la protection de la nature (ABN) a organisé le lundi 15 décembre 2025, à Bujumbura, une réunion à l’intention des journalistes. Cette réunion s’est focalisée sur la protection des oiseaux menacés dont la grue royale. Malgré les défis auxquels cet oiseau symbolique fait face, le représentant légal de l’ABN, Arsène Manirambona a garanti que cette association est en train de mener des activités visant à protéger et promouvoir la grue royale.

« Ce qui nous a motivés à protéger cet oiseau symbolique est l’inventaire que nous avons mené en 2013 notamment dans certaines zones du pays notamment au nord et à l’Est, où on n’a dénombré que treize grues royales. C’est vraiment un effectif insignifiant d’après l’histoire de cet oiseau au Burundi. Nos enquêtes nous a révélés que dans le temps, la grue royale était bien représentée dans les zones humides, dans les marais et dans les forets. Malheureusement, la démographie galopante et le manque d’informations sur l’importance de cet oiseau, les activités anthropiques notamment l’agriculture dans les marais et ans les zones humides et la chasse ont fait que les grues royales soient tuées. Après avoir constaté que la grue royale se trouve sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature, on s’est proposé de recommencer les activités de conservation, ça fait déjà un an qu’on a commencé la sensibilisation des parties prenantes notamment l’administration, les services sectoriels techniques (l’OBPE). Cette sensibilisation a porté des fruits parce que la population qui cultive les marais ont déjà compris qu’il faut une bonne cohabitation avec la grue royale.
Remettre les grues en captivité dans leur milieu naturel
A Kirundo, l’administration nous aide à sensibiliser la population pour éveiller la confiance des agriculteurs comme quoi il faut protéger la grue royale. On a déjà mis en place une équipe des points focaux dans les zones humides pour surveiller le mouvement de ces oiseaux dans notre pays et même au delà parce que les grues royales traversent les frontières. C’est un travail louable que nous avons déjà mené et qui nous donne l’espoir que nous allons revoir la grue royale comme on le voyait dans le temps. Par exemple, la petite zone qui fait objet de nos observations, côté nord, nous avons déjà dénombré 19 grues royales. C’est peu mais, ça donne l’espoir puisqu’avant, sur une grande superficie, on avait trouvé 13 seulement. L’étape qui va suivre c’est de travailler dans les grandes villes dont Bujumbura, Gitega, Rumonge, on a déjà constaté qu’il y a beaucoup de grues royales en captivité. Nous allons travailler en collaboration avec l’administration et les services techniques, on va faire le recensement des ces oiseaux en captivités et mener des séances de sensibilisation avec toutes les parties prenantes pour qu’on puisse faire leur réintroduction dans leur milieu naturel », a-t-il indiqué.
M. Manirambona a recommandé les différentes parties prenantes notamment les agriculteurs, l’administration locale et les médias de travailler en franche collaboration pour protéger et promouvoir la grue royale.
Olivier Nishirimbere
