Monseigneur Martin Blaise Nyaboho, président de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) du Burundi, exprime sa douloureuse appréciation face au projet tanzanien de renvoyer massivement des réfugiés burundais d’ici mars 2026. Il exhorte les deux gouvernements et le HCR à négocier un calendrier plus respectueux de la dignité humaine, suggérant un report en saison sèche.

Monseigneur Martin Blaise Nyaboho a alerté sur les conditions de rapatriement envisagées pour quatre-vingt-deux-mille Burundais que la Tanzanie souhaiterait refouler d’ici le mois de mars 2026. Le président de la CNIDH a estimé que le calendrier initial risquait fort de ne pas respecter la dignité de l’homme.
Face à l’échéance du mois de mars 2026, qui coïncide avec la grande saison pluvieuse au Burundi, Monseigneur Nyaboho a lancé un appel vibrant et pressant au gouvernement burundais de négocier encore une fois avec le gouvernement tanzanien et le HCR pour faciliter le rapatriement.
Il a proposé que ce rapatriement ait lieu plutôt à partir du mois de juillet 2026. Il a argumenté que faire rentrer les réfugiés au mois de décembre, janvier, février ou mars pendant la grande saison pluvieuse au Burundi, il pourrait entrer dans un confort qui ne respecte pas la dignité humaine. Donc si le gouvernement burundais pourrait encore une fois négocier avec la Tanzanie, ça serait mieux. Il a insisté : « S’il est temps de rentrer maintenant, il faut qu’ils rentrent dans la dignité. Ne pas rentrer sous la pluie et peut-être rentrer sous le bon soleil de juillet et d’août. »
Les réfugiés et la Tanzanie interpellés
S’adressant directement aux concernés, le président de la CNIDH a lancé un appel vibrant aux réfugiés burundais, se préparer leur rapatriement puisque la Tanzanie n’est pas leur pays. Il a assuré que quand ils viendront, le peuple burundais sera fier de les accueillir.
Monseigneur Nyaboho appelle le gouvernement tanzanien de respecter les droits de l’homme. « Oui, la Tanzanie a respecté les droits de l’homme et le protocole d’accès puisque ces Burundais sont là pendant plusieurs années. l’espoir de voir le calendrier ajourné jusqu’au mois de juillet 2026 demeure », a-t-il conclu.
Jean Marie Ndayisenga
