A Gitega, au siège du Sénat, le président du Sénat, Gervais Ndirakobuca, accompagné des membres de son bureau, a reçu en audience le bureau exécutif de la Commission vérité et réconciliation (CVR) dans l’après-midi du lundi 1er décembre 2025. Au terme de cette rencontre, le président de la CVR, Pierre-Claver Ndayicariye, a laissé entendre qu’il est content, qualifiant l’échange de « constructif et satisfaisant».

(Photo: Amédée Habimana)
Comme Pierre-Claver Ndayicariye l’a annoncé à la presse, au cours de l’audience, la CVR est revenue sur les principales activités menées ces dernières années, notamment la vaste période d’enquête couvrant 1885 à 1973. Ce travail de mémoire, réalisé à travers tout le pays, demeure, selon M. Ndayicariye, l’un des socles fondamentaux de la mission de vérité confiée à l’Institution.
Le président de la CVR a également informé les hauts responsables du Sénat du lancement d’un nouveau chantier. Ce sont notamment les enquêtes relatives aux terres et autres biens. Ouvertes, il y a deux semaines, ces investigations font suite à la mission officielle attribuée à la CVR par la loi promulguée en mai 2024. Parmi les activités récemment clôturées, il a signalé la finalisation du recensement des personnes assassinées ou portées disparues lors des différentes crises qu’a connues le pays. Un document de synthèse regroupant ces données est en cours d’élaboration et sera rendu public dans deux à trois semaines, a-t-il précisé.
Abordant les défis persistants, M. Ndayicariye a mentionné le manque de moyens de déplacement nécessaires à la poursuite des enquêtes sur terrain, ainsi que les limites budgétaires auxquelles l’institution fait face. Il a également insisté sur l’importance de l’appui politique, notamment pour la mise en œuvre des recommandations déjà transmises au Parlement réuni en congrès. Certaines d’entre elles, a-t-il rappelé, constituent des leviers essentiels pour consolider le processus de réconciliation nationale. « La CVR a également souligné l’urgence de construire un bâtiment dédié à la conservation et à la sécurisation provisoire des restes humains exhumés lors des enquêtes. Une infrastructure indispensable pour préserver la dignité des victimes et protéger les preuves historiques », a déclaré Pierre-Claver Ndayicariye.
En clôturant son propos, il a salué la qualité de l’audience : « Nous sommes rentrés satisfaits, parce que nous avons été compris par les illustres personnalités qui dirigent le Sénat du Burundi », a-t-il déclaré.
Amédée Habimana
