Concilier la pédagogie numérique et la protection des droits de l’enfant
L’éducation des enfants avec la pédagogie numérique nécessite d’autres compétences différentes des démarches méthodologiques habituelles. Au cas contraire, l’usage du numérique non strictement encadré, peut menacer ou nuire les droits des enfants à l’école. Michéline Sabiteka l’a dit dans une interview qu’elle a accordée au journal «Le Renouveau du Burundi», le mardi 18 novembre 2025, lors d’ une conférence sur la protection des droits de l’enfant au Burundi.

Michéline Sabiteka, spécialiste de la pédagogie numérique et enseignant à l’ENS (Ecole normale supérieure), a fait savoir que le numérique abrite aussi bien des atouts dans l’enseignement que des inconvénients liés à la violation des droits de l’enfant. Les droits menacés par le numérique sont, selon elle, le droit à la vie privée et la protection des informations confidentielles, le droit à la protection contre toute forme de violence, le droit à la non discrimination, et autres.
«Dans ce contexte, pour concilier la pédagogie numérique et la protection de ces droits, l’on doit enseigner aux enfants la citoyenneté numérique, adopter une démarche éthique, garantir l’équité et l’accessibilité (fracture numérique), favoriser l’agentivité et la participation de l’enfant, former et accompagner les enseignants et parents des élèves, etc.», a-t-elle signalé.
Surveillance et gestion limitée de l’usage de l’internet chez les enfants
Selon Jean Baptiste Bukuru, chercheur à l’Université du Burundi, pour la nouvelle ère numérique, où 24% de Burundais utilisent l’internet, les enfants sont menacés quant à leurs droits à travers l’internet. «Ils ont accès aux smartphones de leurs parents. Tu viens du travail, l’enfant prend ton téléphone et visite les sites auxquels il trouve des contenus qui lui plaisent. Quand les enfants s’enferment dans leurs chambres, ils peuvent visiter des sites et regarder des vidéos qui menacent leurs droits. Le parent n’en tient pas compte car, il ne connait pas cette situation chez son enfant.», a-t-il expliqué.
Michéline Sabiteka a indiqué qu’il existe une application qui peut aider au parent de contrôler et gérer l’usage de l’internet par ses enfants. «Je pense que la majorité des familles ne connaissent pas cette application car, les parents ne l’utilisent pas effectivement.», a-t-elle dit.
Cybercriminalité involontaire chez les gens
«Ainsi, ceux qui postent les photos des enfants sur internet, les réseaux sociaux et les plates-formes commettent des infractions liées à la cybercriminalité sans le savoir. Les criminels peuvent les télécharger et les utiliser pour des fins terroristes, abusives, commerciales ou d’autres violations des droits de l’enfant. Même si le code pénal burundais sur la cybercriminalité ne spécifient pas le cas pour les enfants, il sanctionne cet acte.», a-t-elle conclu.
Médard Irambona
