ACORD BURUNDI a organisé le mercredi 29 octobre 2025, une conférence-débat à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme Rurale, édition 2025, sous le thème au Burundi : « Soutenons la femme rurale résiliente au changement climatique pour un avenir d’un pays émergent et développé ».

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet FACE (Féministes pour des Alternatives Climat et Environnement) initié en 2022 par le CCFD – Terre et cofinancé par l’Agence Française de Développement (AFD) dans le cadre du Fonds de Soutien aux Organisations Féministes (FSOF), il est prévu d’organiser des séances de -sensibilisation sur les enjeux de genre et du changement climatique et les réponses apportées par les femmes en vue d’atteindre des cercles élargis d’acteurs et / ou des décideurs. Les acteurs en charge de prévention et de protection contre les effets néfastes de ces changements climatiques se trouvant parfois devant plusieurs priorités qui sont souvent difficiles à arbitrer, et ne cernant pas toujours correctement le nexus entre le genre et le changement climatique, la résilience au changement climatique devient une priorité pour les organisations impliquées dans la gestion des risques climatiques et la mise en œuvre de projets en faveur de l’adaptation et de la mitigation des effets du changement climatique.
La directrice nationale d’Acord Burundi, Alice Harushimana a indiqué que les femmes et les jeunes agriculteurs subissent plus sévèrement les effets de la sécheresse que les hommes, en partie à cause de normes de genre, d’accès limité à l’information et aux technologies raison pour laquelle on est appelé à les soutenir pour qu’ils soient résilients au changement climatique.
La femme subit de plein fouet les effets du climat
Quant à Juliette Kamwiza, cheffe du projet FACE, ce programme aide à autonomiser les femmes pour qu’elles puissent agir sur les questions de climat et gestion durable des ressources naturelles ; de participer davantage à la planification et la prise de décision en matière d’adaptation au changement climatique.
Mme Kamwiza invite les femmes rurales, gardiennes de la terre et de la vie, de faire du changement climatique, une opportunité pour innover et renforcer leurs communautés.
Mme Juliette Kamwiza a fait savoir que les femmes rurales, sont souvent au cœur des systèmes agricoles et communautaires, et qu’elles subissent de plein fouet les effets du climat, tout en disposant de moins de ressources pour y faire face.
En cas de sécheresse, d’inondation ou de baisse des rendements, elles n’ont pas de filet de sécurité économique.
Détentrices des savoirs traditionnels
Quant aux témoignages des partenaires communautaires de FACE, les femmes appuyées par FACE ont été renforcées de leurs connaissances sur le changement climatique, ce qui leur permet de mieux comprendre les enjeux, risques et les actions possibles.
Selon Tacienne, ces femmes sont davantage impliquées dans les prises de décision au niveau communautaire ou des projets, ce qui accroît leur pouvoir d’action et d’autonomie.
Ces femmes ont intégré des pratiques plus durables notamment planter des arbres dans les cultures, créer des jardins ménagers et produire du fumier naturel à base des urines.
Mme Kamwiza a souligné que les femmes rurales en sont souvent les principales détentrices des savoirs traditionnels notamment en gestion des ressources naturelles et en matière de production agricole. Ces savoirs constituent une forme de résilience culturelle et écologique, permettant aux communautés de s’adapter aux changements de leur environnement avec des moyens locaux.
Les femmes jouent également un rôle clé dans la sélection, la conservation et l’échange de semences locales adaptées au climat (résistantes à la sécheresse ou aux maladies).

Faible accès aux terres, un des défis
Selon la coordinatrice de FACE, les femmes rurales ont souvent un accès restreint à la terre, l’eau, au crédit, aux intrants agricoles et à la technologie. Cela limite leur capacité à investir dans des techniques d’adaptation (irrigation, semences résilientes, etc.).
Les revenus des femmes rurales sont souvent précaires et instables. Elles travaillent fréquemment dans le secteur informel ou dans des activités non rémunérées.
Ce faible accès aux terres implique que les femmes sont souvent dépendantes de la terre détenue par leurs maris ou un autre membre de la famille, limitant leur autonomie dans les décisions liées à l’agriculture, l’usage des intrants, à la commercialisation.
Les femmes combinent le travail agricole, les tâches domestiques, la collecte d’eau, etc. Lorsque les sécheresses ou les inondations surviennent, ces tâches se complexifient (ex : eau plus loin, sols difficiles).
La résilience des femmes rurales face au changement climatique n’est pas seulement une question de survie, mais aussi une opportunité de transformation sociale et écologique.
Soutenir ces femmes, c’est renforcer la sécurité alimentaire, la justice climatique et la durabilité des territoires.
Eliane Nduwimana
