Le Premier ministre Emmanuel Ntahontuye a entamé, le lundi 3 novembre 2025, une vaste campagne de constat sur terrain du patrimoine immobilier de l’Etat, avec pour objectif de dresser un état des lieux exhaustif en vue d’une meilleure gestion et valorisation des biens publics. Cette tournée, qui a débuté au chef-lieu de la province de Buhumuza, se poursuit dans d’autres provinces du pays et a eu lieu le même jour en province de Gitega

Au cours de son passage, le constat a été amer. « L’Etat loue à prix élevé des bâtiments pour ses services administratifs, alors qu’il est lui-même bailleur de maisons cédées à des prix dérisoires, et possède des immeubles inoccupés », a déploré Nestor Ntahontuye. Il a souligné que cette situation est d’autant plus critique que,suite au redécoupage administratif, plusieurs services déconcentrés n’ont pas encore de locaux pour fonctionner, que ce soit au niveau communal ou provincial.
Le Premier ministre a indiqué qu’à l’issue de cette descente, chaque ministère sectoriel devra agir selon ses compétences. Le ministère en charge des infrastructures interviendra pour la réhabilitation et la remise en état d’usage des bâtiments. Le ministère des Finances, du budget et de l’économie numérique de son côté, devra mobiliser les ressources nécessaires pour ces réhabilitations. Le ministère de l’Environnement, de l’agriculture et de l’élevage qui détient de nombreux immeubles sous-utilisés, sera également concerné.
Cankuzo, Ruyigi et Gitega, mêmes constats, mêmes recommandations
A Cankuzo, après la visite de plusieurs bâtiments publics, le Premier ministre s’est dirigé vers Ruyigi. Il y a noté la location de bureaux à des particuliers à des prix très bas, des bâtiments vides ou encore d’anciens bureaux d’anciens services de la province supprimée de Ruyigi, désormais non utilisés. Il a recommandé à l’administration provinciale et communale de procéder rapidement à l’affectation de ces bâtiments aux services de l’Etat.
A Gitega, le constat a été similaire. Le Premier ministre a tenu une séance de travail avec les autorités provinciales avant de visiter plusieurs immeubles avec un cas particulier à savoir les bâtiments de l’Iraz (Institut de recherche zootechnique), qui n’est plus opérationnel depuis la dissolution de la CEPGL (Communauté économique des pays des grands lacs ). Ces infrastructures, jusque-là abandonnées, devront être réhabilitées pour accueillir les services publics.
Cette descente s’inscrit dans une démarche de réforme de la gestion des biens publics, dans un contexte où chaque centime compte pour le bon fonctionnement de l’administration. Le gouvernement appelle les autorités locales à faire preuve de rigueur et d’efficacité dans la valorisation du patrimoine immobilier de l’Etat, condition indispensable pour un service public de proximité et de qualité.
Amédée Habimana
