A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme rurale célébrée le 15 octobre de chaque année, de coopération et de recherche pour le développement au Burundi) l’Association Acord Burundi via son programme face Féministes pour des alternatives climat et environnement » a organisé, le mercredi 29 octobre 2025, une conférence débat sur la résilience des femmes face au changement climatique. Le thème national de cette année est « Soutenons la femme rurale résiliente au changement climatique pour avenir d’un pays émergent et développé ».

Au Burundi, les femmes rurales sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique. Elles constituent une grande partie de la force de production agricole, mais ont souvent un accès limité aux ressources, à la terre, aux revenus, et processus décisionnels.
La présidente nationale d’Acord Burundi, Alice Harushimana a indiqué que les femmes et les jeunes agriculteurs subissent plus sévèrement les effets de la sécheresse que les hommes, en partie à cause de normes de genre, d’accès limité à l’information et aux technologies raison pour laquelle on est appelé à les soutenir pour qu’ils soient résilients au changement climatique.
La femme subit de plein fouet les effets du climat
Quant à Juliette Kamwiza , coordinatrice du programme Face, ce programme aide à autonomiser les femmes pour qu’elles puissent agir sur les questions de climat et gestion durable des ressources naturelles ; de participer davantage à la planification et la prise de décision en matière d’adaptation au changement climatique.
Mme Kamwiza invite les femmes rurales, gardiennes de la terre et de la vie, de faire du changement climatique, une opportunité pour innover et renforcer leurs communautés.
Mme Juliette Kamwiza a fait savoir que les femmes rurales, sont souvent au cœur des systèmes agricoles et communautaires, et qu’elles subissent de plein fouet les effets du climat, tout en disposant de moins de ressources pour y faire face.
En cas de sécheresse, d’inondation ou de baisse des rendements, elles n’ont pas de filet de sécurité économique.
Détentrices des savoirs traditionnels
Quant aux témoignages des partenaires communautaires de Face, les femmes appuyées par Face ont été renforcées de leurs connaissances sur le changement climatique, ce qui leur permet de mieux comprendre les enjeux, risques et lactions possibles.
Elles sont davantage impliquées dans les prises de décision au niveau communautaire ou des projets, ce qui accroît leur pouvoir d’action et d’autonomie.
Ces femmes ont intégré des pratiques plus durables notamment planter des arbres dans les cultures, créer des jardins ménagers et produire du fumier naturel à base des urines.
Mme Kamwiza a souligné que les femmes rurales en sont souvent les principales détentrices des savoirs traditionnels notamment en gestion des ressources naturelles et en matière de production agricole. Ces savoirs constituent une forme de résilience culturelle et écologique, permettant aux communautés de s’adapter aux changements de leur environnement avec des moyens locaux.
Les femmes jouent également un rôle clé dans la sélection, la conservation et l’échange de semences locales adaptées au climat (résistantes à la sécheresse ou aux maladies).
Faible accès aux terres, un des défis
Selon la coordinatrice de Face, les femmes rurales ont souvent un accès restreint à la terre, l’eau, au crédit, aux intrants agricoles et à la technologie. Cela limite leur capacité à investir dans des techniques d’adaptation (irrigation, semences résilientes, etc.).
Les revenus des femmes rurales sont souvent précaires et instables. Elles travaillent fréquemment dans le secteur informel ou dans des activités non rémunérées.
Ce faible accès aux terres implique que les femmes sont souvent dépendantes de la terre détenue par leurs maris ou un autre membre de la famille, limitant leur autonomie dans les décisions liées à l’agriculture, l’usage des intrants, à la commercialisation.
Les femmes combinent le travail agricole, les tâches domestiques, la collecte d’eau, etc. Lorsque les sécheresses ou les inondations surviennent, ces tâches se complexifient (ex : eau plus loin, sols difficiles).
La résilience des femmes rurales face au changement climatique n’est pas seulement une question de survie, mais aussi une opportunité de transformation sociale et écologique.
Soutenir ces femmes, c’est renforcer la sécurité alimentaire, la justice climatique et la durabilité des territoires.
Eliane Nduwimana
