Dans la séance plénière du mercredi 29 octobre 2025, les parlementaires ont recommandé qu’il y ait des échanges urgents entre le ministère en charge de l’agriculture et celui des finances pour restaurer la gestion, réorganiser le fonctionnement de l’Anagessa (Agence nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire) et donner un rapport fiable et transparent sur le bilan des pertes et leurs destinations.

Au cours des questions orales adressées au ministre des Finances, du budget et de l’économie numérique, Alain Ndikumana, les parlementaires ont réagi contre la mauvaise gestion et la discordance entre les réalités sur terrain et les rapports fournis par l’Anagessa, mentionnées dans les rapports de performance et d’exécution budgétaire pour le troisième et quatrième trimestre, exercice 2024-2025.
Alain Ndikumana a indiqué que l’inspection faite par le personnel du ministère on charge des finances et l’administration locale de certaines provinces ont bien montré que le stock général disponible de maïs s’évalue à 23 milliards de francs burundais. C’est au moment où l’Anagessa avait donné dans son rapport 28 milliards de francs burundais. «Tout le monde, ici, peut se poser plusieurs questions pour savoir où se trouvent les 5 milliards de francs brundais qui manquent. Pour dire qu’il y a une somme disparue dans les saisons de collecte de maïs passées que l’Anagessa ne peut pas justifier sa destination. L’Anagessa explique jusque maintenant aux enquêteurs des finances qu’elle a des contrats avec les coopératives pour se charger de la collecte du maïs, d’où il faudrait s’adresser à ces coopératives pour plus d’éclaircissements ou de rapports.», a-t-il poursuivi.
Alain Ndikumana a demandé à l’Assemblée nationale de convaincre le gouvernement pour réorganiser la gestion de l’Anagessa, afin d’éviter de pertes évantuelles et relancer les attentes de la population et de l’Etat en matière de recettes.
La loi budgétaire modifiée exercice 2024 – 2025 prévoit un montant de recettes de 148 921 500 000 FBU provenant de la vente des maïs par l’Anagessa. Le rapport du quatrième trimestre montre les réalisations cumulées annuelles de 24 261 991 810 FBU, soit un taux de 16,3%. Selon les explications du ministère, cette faible performance s’explique par le fait que le processus de signature des contrats avec les clients a connu du retard.
«Dans la loi des finances 2024-2025 révisée, l’Anagessa avait des frais de fonctionnement s’élevant à 291 007 422 FBu. Avec le besoin de régularisation des prestataires de services connexes à la collecte du maïs, il a été opéré un transfert de 12 000 000 000 FBu par réaménagement interne des lignes budgétaires du ministre en charge de l’agriculture vers la ligne de fonctionnement de l’Anagessa. D’où le budget de fonctionnement de l’Anagessa devient 12 291 007 422 BIF.», a expliqué M. Alain Ndikumana aux représentants du peuple burundais.
Il a signalé qu’au cours de la campagne de collecte du maïs 2024 A, il a été collecté 286 tonnes de haricots et 210 tonnes de riz qui ont constitué un don offert à la république de la Zambie par le Burundi. «Au 30 juin 2025, certaines institutions étatiques n’avaient pas encore réglé les factures liées à la fourniture de la farine et grain de maïs par l’Anagessa. D’où un écart entre le montant total des ventes et le montant encaissé sur le compte du trésor.», a-t-il conclu.
