L’Assemblée nationale du Burundi, dirigé par le Premier vice-président de cette institution, Fabrice Nkurunziza, a adopté le rapport d’audit de la Cour des comptes pour l’exercice 2023/2024 sur la gestion de l’Hôpital régional de Ngozi. La ministre de la Santé publique, Lydwine Baradahana, présente lors de la séance du 20 octobre 2025, a éclairé les députés sur les défis structurels et de gestion de l’établissement, notamment le statut légal, la pénurie des médecins spécialistes et les irrégularités financières.

Des députés ont interrogé la ministre sur la classification de l’hôpital. La ministre Baradahana a rappelé que le décret de juin 2000 l’a institué en tant qu’une administration personnalisée de l’État. Elle a ajouté que les normes sanitaires, basées fixées par l’OMS pour la classification des soins, seront bientôt érigées en ordonnance pour renforcer leur valeur juridique.
Concernant le manque critique de médecins spécialistes, la ministre a expliqué ce déficit par le départ massif de professionnels de santé vers l’étranger. Elle a détaillé les mesures gouvernementales prises pour y faire face : l’octroi de primes de stabilisation et d’éloignement, et le financement de bourses d’études pour les spécialistes dans les domaines rares, notamment via la Banque mondiale et l’agence de coopération belge (Enabel).
Gestion et Transparence Financière
L’audit a également révélé des règlements de dépenses sans pièces justificatives. A ce sujet, Mme Baradahana a précisé que le ministère effectue des inspections régulières, formulant des recommandations et appliquant des sanctions. Elle a souligné la mise en place d’un manuel de gestion administrative, financière et comptable révisé en 2023, accompagné de formations en cascade et de supervisions formatives pour les gestionnaires.
Concernant la gouvernance budgétaire, la ministre en charge de la santé a confirmé que les subsides de l’État transitent par le compte de l’hôpital à la BRB (Banque de la République du Burundi). Toutefois, elle a informé les élus du peuple l’existence de comptes dans des banques commerciales pour les hôpitaux de district, afin de faciliter les opérations quotidiennes là où les agences de la BRB sont absentes.
Multiplier les bourses pour les médecins spécialistes
Pour améliorer la situation, les députés ont notamment proposé à l’Etat de multiplier les bourses d’études en médecine offrant un soutien financier en échange d’un engagement à servir dans des zones sous-desservies, pour pallier la pénurie de spécialistes. En outré, les députés proposent d’élaborer une réglementation spéciale sur l’utilisation des cartes d’assurance maladie (Cam), les rendant obligatoires et disponibles, afin que les frais collectés couvrent mieux les coûts de soins.
Le ministère de la Santé publique demande à l’Hôpital de Ngozi, confronté à des problèmes structurels et de gestion, à se conformer désormais aux normes de sa catégorie.
Jean Marie Ndayisenga