Premier défenseur des patients contre le mauvais usage du médicament
L’Apraphabu (Association des professionnels de l’art pharmaceutique) a procédé à la célébration de la journée internationale du pharmacien sous le thème : «Pensez santé, pensez pharmacien à l’horizon 2040-2060», le samedi 27 septembre 2025 à Bujumbura. Le président de l’Apraphabu, Joram Ntihinduka fait savoir que la célébration de cette journée internationale est une occasion de s’auto-évaluer et de rappeler le rôle du pharmacien dans la société en général, et dans la promotion de la santé publique en particulier.

M. Ntihinduka annonce que la journée internationale du pharmacien arrive au moment où le monde plonge dans un contexte marqué par une augmentation de la toxicité médicamenteuse, des erreurs de prescription, une progression alarmante de la résistance antimicrobien, un manque d’éducation sanitaire face au danger de l’automédication et parfois une fragilité dans la régulation pharmaceutique. Ces défis,poursuit-ils affectent directement les familles, patients et l’avenir des citoyens.
Face à cette situation, M. Ntihinduka signale qu’il est du devoir de chacun, surtout aux autorités politiques, qu’ils appuient davantage la profession pharmaceutique par des lois, ressources et politiques fortes. Il appelle les responsables académiques de renforcer aussi l’information dans le secteur pharmaceutique, l’éthique et la capacité de répondre aux défis modernes. Et aux pharmaciens, il les interpelle à la vigilance, à l’éthique et la rigueur, la solidarité professionnelle.
Quatre ménages sur cinq possèdent des produits pharmaceutiques hors usage
Dans son exposé, Rénovat Girukwishaka, pharmacien, est revenu sur les dégâts causés par les médicaments hors usage dans les ménages notamment le gaspillage et la surconsommation, l’automédication et la mauvaise utilisation, l’élimination inadéquate, les accidents, les intoxications, la résistance aux antimicrobiens, la pollution de l’eau et des sols ainsi que l’impact sur la chaîne alimentaire.
M. Girukwishaka souligne que les médicaments hors usage existent dans les ménages et causent des dégâts comme l’Apraphabu l’a constaté lors de l’enquête effectuée. « Le constat est que quatre ménages sur cinq possèdent des produits pharmaceutiques hors usage.La collecte des médicaments hors usage dans les ménages reste un problème.Ainsi il est crucial de sensibiliser la population sur les effets liés à la conservation des médicaments hors usage dans les ménages ainsi que ceux liés à l’automédication pour la prévention de la santé humaine.»
60% de molécules ne disposent pas d’informations sur les modalités d’utilisation après l’ouverture
D’après le président de l’Apraphabu et présentateur sur les formes buvables après l’ouverture, M. Ntihinduka précise que l’enquête menée par l’Apraphabu a été effectuée sur sept districts sanitaires et sur quarante huit molécules de formes buvables. Il explique également que cette enquête a montré que 60% de molécules n’indiquent pas clairement les modalités d’utilisation après l’ouverture et ces produits proviennent, à 67%, de l’Inde. Il précise aussi que la plupart de médicaments importés proviennent de l’Inde.
M. Ntihinduka fait également entendre qu’il existe un manque de transparence sur certaines notices en particulier, de produits importés. Il recommande à cet effet le renforcement de la réglementation sur l’étiquetage et l’exigence de la mention claire des modalités post ouverture.
Anne Bella Irakoze