Accompagnée du Chargé d’Affaires à l’Ambassade du Royaume du Maroc au Burundi, MakhtariAbdelouahhab, la délégation Marocaine de l’observatoire national des Droits de l’enfant (ONDE) a effectué du 17 au 19 septembre 2025, une visite au Burundi. L’objectif clé de cette visite était d’échanger l’expérience en matière de Droits de l’Enfant. Cette délégation guidée par la Vice-Présidente de l’ONDE, Professeur Ghizlane Benjelloun a fait objet de rencontrer différentes autorités du pays menant des échanges fructueux allant dans le sens de lutter ensemble pour défendre les Droits de l’Enfant.

Dans une interview accordée à la presse, le vendredi 19 septembre 2025, Mme. Benjelloun a exprimé un sentiment de satisfaction et de joie par rapport à l’accueil chaleureux qu’elle a bénéficié de la part des autorités burundaises et de la façon dont ces dernières tiennent à cœur l’approche de Droits de l’Enfant. « J’ai été très impressionnée par le peuple burundais et par l’engagement humain et c’est très important parce que je crois en les moyens humains et j’ai constaté que le gouvernement burundais a une dynamique et une envie d’aller vers l’avant, que les gens sont engagés et qu’ils connaissent les approches des droits et que les autorités burundaises ont une très bonne vision pour le pays. Bref, j’ai été impressionné par l’engagement du gouvernement et par toutes les actions qui sont déjà entamées. Les enfants marocains et les enfants burundais sont des frères et on est là pour faire entendre leur voix. Ça m’a fait chaud au cœur que les Droits des enfants sont le souci et l’intérêt important pour le gouvernement et même pour la première Dame du pays. Nous avons été reçus en audience par de grandes autorités, notamment, le Ministre en charge des Affaires Etrangères, la première Dame du pays, le Ministre en charge de la Justice, la Ministre en charge de la Santé, le Président de la Commission NationaleIndépendante des Droits de l’Homme (CNIDH), le Représentant de l’UNICEF au Burundi et surtout le Président de l’Assemblée Nationale. On invite donc, toutes les personnes engagées dans l’approche des Droits de l’Enfant à prioriser les intérêts des enfants dans nos pays respectifs »,a-t-elle indiqué.
Elle a, aussi, fait savoir qu’on a visité l’orphelinat officiel de Bujumbura et un centre pour handicapés physiques (Centre Saint Kizito) et elle a été satisfaite de voir que, malgré les difficultés et les défis que le Burundi rencontre comme d’autres pays, il y a une volonté de mettre l’enfant au cœur des politiques et de respecter ses droits.
Une particularité au centre Saint Kizito
‘‘Lors de la visite effectuée au centre de réhabilitation physique Saint Kizito, on a vu quelque chose de très particulier, c’est un centre où on fabrique les cannes et les porteuses avec un processus de développement où un retrait de l’ancien matériel et le réutiliser. Ça c’est unique. C’est une expériencenovatrice et excellente pour le bien des enfants et ça les autonomise. Ce qui est important, c’est d’être compétents ; c’est d’être extra qualifiés pour mettre les Droits de l’Enfant en avant, c’est que les personnes qui sont en contact avec les enfants soient des personnes formées de façon professionnelle’’ a-t-elledéclaré.

Elle a fait savoir que ‘‘l’approche des droits est une approche très compliquée pour faire reconnaitre les Droits de tous les enfants et les faire respecter et fait face à un défi majeur, pas seulement en Afrique, mais, dans le monde entier. Eradiquer toutes les formes de violences est impossible mais, quand on est engagé, quand on est un humain et quand on met l’enfant au cœur des politiques, son avenir sera magnifique pour notre continent’’, a-t-elle expliqué.
Le renforcement des capacités, une des meilleures solutions
Selon la Vice-Présidente de l’ONDE, le défi majeur qui attire l’attention de l’Observatoire, c’est le renforcement des capacités. « Notre préoccupation est de rendre les enfants compétents ; rendre compétents les adultes qui sont en contact avec ces enfants et je pense qu’on a une expertise modestement marocaine dans ce domaine que nous mettons à la disposition du pays et je pense qu’on aura une collaboration fructueuse dans ce sens pour faire du renforcement des compétences grâce à la coopération avec l‘Agence Marocaine de laCoopération Internationale (AMCI) avec qui, on est en partenariat et grâce à qui, on est ici avec le Chargé d’Affaires qui fait les relais avec toutes les actions menées au Maroc. Aujourd’hui, on est là pour renforcer un niveau ciblé par rapport aux Droits des Enfants, à la santé mentale et au renforcement des capacités et on a aussi une innovation dans la digitalisation d’un certain nombre d’outils et de mécanismes que nous allons partager avec les différentes institutions pour développer ce mouvement dynamique et très positif dans le pays », a expliqué Mme.Benjelloun.
Un Forum africain pour les enfants
Par rapport au forum qui sera organisé au Maroc au mois de novembre 2025 à l’intention des enfants provenant de tout le continent africain, la Vice-Présidente de l’ONDE a indiqué qu’à l’occasion de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant célébrée le 20 novembre de chaque année, le Maroc organise un forum africain pour les enfants. « Dans ce forum, nous invitons un certain nombre de responsables, de personnalités et d’enfants des forums et des parlements de plusieurs pays d’Afrique pour se réunir et pour faire entendre leurs voix. Nous allons organiser en faveur des enfants, des ateliers où ils vont discuter entre eux,de leurs besoins pour nous donner des recommandations et tous les décideurs seront là pour les écouter. Ce forum pourrait être le début de l’engagement de plusieurs pays et nous allons mettre en place une plateforme digitale pour tous les enfants, leur permettra de rester en communication et mener des échanges fructueux entre les enfants burundais et les enfants des autres pays dont le Maroc, créer des opportunités d’aller poursuivre leurs études à l’étranger, ou des événements dans lesquels les enfants peuvent participer et faire entendre leur voix. Nous sommes là pour les accompagner parce que nous voulons faire des choses pour les enfants et par les enfants », a-t-il précisé.

La réalité de l’enfance au Burundi, un développement continu
Quant à M. Mohamed Amine Lamgari, un enfant député marocain, a fait savoir que la réalité de l’enfance au Burundi est dans un développement continu. « Lors de notre visite, nous avons constaté l’importance consacrée aux Droits de l’Enfant. Nous avons été reçus en audience par différentes autoritésetnous avons vu l’importance qu’elles attachent à l’approche des Droits de l’Enfant. Et lors de notre rencontre avec les enfants du Forum National des Enfants du Burundi (Foneb), nous avons eu l’occasion d’échanger et nous leur avons promis de les inviter pour prendre part à ce Forum des enfants qui aura lieu, à Rabat du 21 au 23 novembre 2025 », a-t-il expliqué.
A quelques défis, il y a des solutions
Au niveau du Foneb, le jeune député marocain a évoquéle défi de la diversité dans différentes activités où on pourrait montrer les droits de participation des jeunes et des enfants. Pour remédier à ce défi majeur, M. Lamgari a suggéré l’organisation des séances de sensibilisation qui parlent surtout sur la santé mentale mais aussi en interpellant aux différents Ministres de mettre en place un petit budget permettant de créer des vidéos qui sensibilisent sur les droits et la santé mentale de l’enfant.
Olivier Nishirimbere