Sous le thème « les réformes économiques pour la stabilité macroéconomique», les principaux décideurs se sont assis ensemble pour informer le public les réformes économiques entreprises par le gouvernement et surtout sur la nécessité de la coordination pour leur réussite. C’est au cours d’une conférence-débat organisée, le jeudi 14 août 2025, par la BRB (Banque de la République du Burundi) en collaboration avec le ministère ayant les finances dans ses attributions MFBEN (Ministère des finances, du budget et de l’économie numérique).

« L’économie n’est pas théorique, plutôt elle est pratique. C’est pourquoi la réussite de la stabilité macroéconomique nécessite une contribution de tout un chacun car, la stabilité doit commencer au niveau des ménages », a souligné le chef du gouvernement Nestor Ntahontuye dans son mot de circonstance. Il se réjouit de la conférence-débat organisée car, c’est non seulement le moment opportun de montrer les grandes lignes des réformes envisagées par le gouvernement, mais également de recueillir les doléances. Il garantit qu’un document stratégique a été rédigé, et au niveau de son détail, ajouté-t-il, il y a une analyse diagnostique, les réformes ambitieuses que l’Etat planifie à faire dans les secteurs, les défis et solutions y relatives au cours de son exploitation etc., tout pour atteindre la vision de l’émergence et du développement du Burundi. A cet effet, il garantit que le gouvernement est prêt à mettre en œuvre les réformes. Il invite tout un chacun à utiliser, convenablement ces ressources limitées, d’une façon efficace.
Des signaux positifs pour l’économie burundaise
Selon le ministre des finances, Alain Ndikumana, malgré que l’économie burundaise demeure confrontée à de multiples défis, à la fois structurels et conjoncturels, elle témoigne d’une résilience certaine, avec des signaux positifs. «En 2024, exemplifie-t-il, le PIB réel a progressé de 3,9 %, contre 3,3 % en 2023, traduisant un début de redressement. La dette publique, exprimée en pourcentage du PIB, s’est réduite à 54,3 % à mi-2024, principalement grâce à la diminution de l’endettement intérieur.
Cependant, cette dynamique reste fragile. Le déficit budgétaire global s’est creusé à 8,3 % du PIB pour l’exercice 2023-2024, tandis que les réserves officielles de change demeurent limitées, couvrant à peine 1,4 mois d’importations à fin mars 2025. Quant à l’inflation, elle demeure à un niveau préoccupant, malgré un léger recul, pesant lourdement sur l’ensemble de l’économie.

Renforcer la synergie entre les instruments de politique économique
Edouard Normand Bigendako, gouverneur de la BRB, informe que dans un contexte marqué par des pressions inflationnistes et des pressions sur le marché de change liées en partie à des tensions sur les finances publiques faisant souvent appel à un financement monétaire, un amenuisement du niveau des réserves de change et une faible productivité au niveau des différents secteurs de I ‘économie, il devient indispensable de renforcer la synergie entre les instruments de politique économique. Pour lui, la coordination des politiques économiques est essentielle pour créer des conditions d’une croissance soutenue et résiliente.
Face à ces défis, M. Bigendako a indiqué que la BRB a entrepris plusieurs réformes importantes pour consolider la stabilité du système financier et améliorer l’efficacité de la politique monétaire. Ce sont notamment l’adoption d’une politique monétaire restrictive depuis 2023 en suspendant la mesure non conventionnelle de refinancement des secteurs porteurs de croissance, l’introduction du taux directeur comme instrument de politique monétaire pour servir de référence aux autres taux du marché, etc.
Donathe Ndayisenga