Les nouveaux prix des bières et boissons gazeuses de la Brarudi entrent en vigueur. Bien que la Brasserie justifie cette augmentation par la hausse des coûts de production, les consommateurs expriment leur mécontentement et leur scepticisme. Pour beaucoup, le problème principal reste la disponibilité des produits et la spéculation des commerçants, déjà bien ancrée.

La Brasserie et Limonaderie du Burundi (Brarudi) a annoncé, dans un communiqué de presse daté du 12 août 2025, une révision à la hausse des prix de ses produits. Cette mise à jour, effective depuis le mercredi 13 août 2025, s’explique par l’augmentation continue des coûts de production, notamment le prix des matières premières, des pièces de rechange et d’autres intrants essentiels à ses opérations.
Cette hausse concerne la majorité de la gamme de produits de la Brarudi. La Primus 72cl, par exemple, passe de 2 500 FBu à 3 300 FBu, tandis que la Primus 50cl est désormais vendue à 2 300 FBu, contre 1 700 FBu auparavant. Les bières de la marque Amstel connaissent aussi une augmentation significative : l’Amstel 65cl coûte 6 000 FBu au lieu de 3 500 FBu, et l’Amstel Blonde 50cl, surnommée « Bechou », est passée de 2 800 FBu à 5 000 FBu. L’Amstel Royale et l’Amstel Bock 33cl sont également concernées, affichant respectivement un nouveau prix de 6 000 FBu et 5 000 FBu. Seules les types Amstel Bright 65cl et 50cl conservent leurs anciens prix, respéctivement 5 000 FBu et 4 000 FBu.
Une augmentation des prix de produits de la Brarudi attendue, mais des craintes persistent
Malgré cette annonce officielle, la hausse n’a pas surpris tout le monde. Berchmas Ndayiziga, résident de la zone Kamenge interrogé sur cette nouvelle, a expliqué que les commerçants avaient déjà augmenté les prix depuis un certain temps. « On achète une bouteille de Primus qui devrait se vendre à 2 500 FBu à plus de 4 000 FBu dans presque tous les bars », a-t-il affirmé. Il a souligné l’espoir que la Brarudi augmente également la quantité de produits fournis pour que les consommateurs puissent en bénéficier au prix officiel. Il a ajouté qu’il espère que l’Amstel Bronde, disparue depuis longtemps, serait de nouveau disponible en grande quantité.
Pour sa part, Claver Ndayiziga, résident de la zone Kamenge a jugé que cette augmentation n’est pas avantageuse, mais que les consommateurs étaient habitués à acheter ces produits de la Brarudi aux prix élevés et souhaitaient surtout que les produits soient disponibles. Il a, toutefois, douté du respect des nouveaux tarifs, pointant du doigt une pratique de spéculation des commerçants. «Le problème est que, chaque bar dit qu’il a payé à l’OBR, une licence d’exploitation pour pratiquer le prix supérieur au prix normal, ce qui rend encore plus difficile, pour nous, d’obtenir des boissons au prix de l’Etat », a-t-il précisé.
Claudine Ndayizeye, résidente de la zone Kamenge, quant à elle, a indiqué que cette hausse ne change rien pour elle, car les prix « augmentent de manière invisible » depuis longtemps. Elle a dénoncé la façon dont certains commerçants forcent les consommateurs à acheter d’autres produits pour pouvoir se procurer les bières les plus demandées. « Pour acheter de l’Amstel Bronde, de la Royal ou de la Primus, on nous demande d’acheter du Fanta Vital’o ou une brochette », a-t-elle expliqué. Face à ces pratiques abusives, elle a interpellé l’Etat, lui demandant de surveiller de près la situation, pour faciliter l’accès aux boissons de la Brarudi.
Jean Marie Ndayisenga