Le ministère en charge de l’agriculture en collaboration avec l’Enabel (Agence belge pour le développement) a organisé un atelier agro-écologique le mardi 5 août 2025 à Bujumbura. L’objectif est de lutter contre les dégradations des sols, augmenter la production agricole et renforcer la sécurité alimentaire du pays.

Selon Léonard Butoyi, l’assistant du ministre en charge de l’agriculture, le Burundi se trouve à un moment crucial de son histoire agricole. «Le pays, dont une grande partie de la population dépend de l’agriculture, a besoin d’une transformation profonde de son secteur agricole. C’est dans ce contexte que la convention avec la Belgique a été signée, donnant naissance au programme de coopération «Ntusigare Inyuma» (Ne soit pas à la traîne), géré par l’agence Enabel. Ce programme vise principalement à garantir la sécurité alimentaire des foyers les plus vulnérables».
Des solutions agro-écologiques pour des sols menacés
David Leyssens, représentant d’Enabel, souligne l’engagement de cette agence à développer des systèmes alimentaires durables. «Enabel se concentrera sur l’augmentation de la production via des pratiques agro écologiques, la lutte contre l’érosion, la protection des bassins versants et le reboisement. L’agence souhaite également promouvoir l’irrigation durable et accompagner les agriculteurs de la production à la commercialisation».

L’urgence de restaurer la fertilité des sols
Séverin Nijimbere, professeur à l’Université du Burundi, met en lumière la dégradation alarmante des sols, causée par la surexploitation et les labours répétés. Il note que cette dégradation est accentuée par la faible fertilité naturelle des terres et l’usage d’engrais chimiques acidifiants. Pour y remédier, il propose des mesures urgentes : l’application obligatoire de matière organique (composte, fumier), l’utilisation de la chaux et d’engrais moins agressifs et le renforcement des mesures de lutte contre l’érosion.
L’érosion, une menace constante
Pierre Sindayihebura du ministère en charge de l’agriculture, a révélé un chiffre préoccupant : «depuis 2020, le Burundi perd 5,2 % de ses terres chaque année à cause de l’érosion. Pour contrer cette menace, un document d’orientation stratégique a été adopté». Il recommande une approche harmonisée d’aménagement des bassins et conseille les agriculteurs d’adopter des techniques de conservation des sols comme le traçage des courbes de niveau, le paillage et l’association de cultures pour préserver l’environnement et améliorer la production agricole.
Jean Marie Ndayisenga