Vers une prévention sanitaire renforcée
La circoncision médicale est désormais reconnue comme un outil important pour la prévention du VIH et d’autres infections. Intégrée au plan national de lutte contre le sida depuis 2010, cette méthode s’inscrit dans une stratégie de santé publique validée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Onusida. Cela ressort d’une interview que Docteur Amandine Nimubona et Docteur Nina Nineza ont accordée au journal «Le Renouveau du Burundi», le lundi 21 juillet 2025.


Dr Nimubona a fait savoir que la circoncision médicale réduit le risque de contamination hétérosexuelle par le VIH chez l’homme. De plus, elle diminue la transmission d’IST (Infections sexuellement transmissibles) comme la syphilis. Elle a aussi ajoutée que promouvoir la circoncision médicale dans les populations non circoncises pourrait contribuer à inverser les tendances épidémiques.
Selon Dr Nineza, la circoncision facilite l’hygiène génitale en éliminant l’espace où les bactéries peuvent se développer sous le prépuce, réduisant ainsi les cas des infections urinaires récurrentes chez les garçons et les adultes. Les garçons circoncis dans les premiers mois de vie voient leur risque d’infections urinaires diminuer considérablement.
Mme Nimubona déclare : « J’ai constaté une diminution progressive des cas d’infections génitales et urinaires chez les patients. Mieux informés, beaucoup d’hommes acceptent la procédure volontairement, en comprenant qu’elle s’inscrit dans une prévention combinée du VIH. Le bénéfice individuel rejoint l’intérêt collectif. »
Mme Nineza ajoute : « Nous réalisons maintenant la circoncision en combinaison avec un test VIH, une éducation sexuelle et la distribution de préservatifs. Nos patients comprennent qu’il ne s’agit pas d’une protection totale mais d’un élément parmi d’autres. J’ai observé une meilleure volonté chez les jeunes hommes d’adopter un comportement sexuel responsable après avoir compris que la circoncision réduit partiellement leur risque d’infection.»
Limites et précautions
Par conséquent Dr Nineza et Dr Nimubona insiste sur le fait que la circoncision ne protège jamais complètement et ne doit jamais remplacer l’usage du préservatif ou la limitation du nombre de partenaires sexuels. Certains hommes qui, après circoncision, réduisent l’utilisation du préservatif, ce qui peut annuler les bénéfices attendus.
Au Burundi, la circoncision médicale volontaire représente une stratégie complémentaire précieuse dans la prévention du VIH, des IST et autres infections génitales. Quand elle est réalisée dans un contexte médical sécurisé, correctement accompagnée d’information, de dépistage et de distribution de préservatifs, elle devient un outil sanitaire bénéfique tant individuellement que collectivement. Comme le soulignent Dr Nimubona et Dr Nineza, l’essentiel est d’intégrer la circoncision dans une approche holistique de santé reproductive, respectueuse du consentement et bien comprise par les bénéficiaires.
Mynka Careille Iriho