La communication violente, qu’elle soit verbale, non verbale ou même silencieuse, s’évoque dans nos interactions quotidiennes, laissant derrière elle, un passage de souffrance et de destruction. Prof. Adolphe Sururu, expert en communication non-violente, informe que les conséquences de cette communication, souvent sous-estimées, minent les fondements de la société, diminuant la confiance, entraînant les conflits et entravant le développement satisfaisant de la communauté. Cela ressort d’un entretien avec le journal le Renouveau du Burundi.

Selon M. Sururu, au sein des familles, des couples et des groupes d’amis, la communication violente se manifeste par des critiques, des insultes, des humiliations et des manipulations. Poursuit-il, cette communication engendre des blessures émotionnelles profondes, des traumatismes durables et des relations mauvaises. Les victimes se sentent dévalorisées, isolées et impuissantes, ce qui peut conduire à une perte d’estime de soi, à des troubles inquiets et à la dépression, signale-t-il.
Un poison pour les relations interpersonnelles
M. Sururu annonce que la communication violente freine la collaboration, entrave le développement harmonieux et entraine les conflits. Il précise que ladite communication, dans le monde professionnel, prend la forme de harcèlement, de discrimination, de menaces et de méchanceté, et crée un climat de travail malsain, où la peur et la méfiance étouffent la créativité, l’innovation et la collaboration. Pour ce, les employés se sentent stressés et démotivés, explique-t-il.
Landry Nshimirimana, un jeune interrogé indique également que la communication violente s’observe, le plus souvent chez les jeunes, au moment de suivre en direct les matches de football. Dit-il, ces jeunes prononcent des mots blessants qui laissent les cicatrices invisibles, surtout dans des salles sportives où ils se rencontrent pour leur fanatisme des équipes de football.
Pour bâtir une société plus juste, plus pacifique et plus harmonieuse, où chacun se sent valorisé et respecté, M. Sururu rappelle qu’il est impératif d’agir à tous les niveaux de la société. « L’éducation à la communication non- violente, basée sur l’écoute active, l’empathie et l’expression véridique, doit être promue dès le plus jeune âge. Les médias ont également un grand rôle à jouer pour éradiquer la communication violente car ils doivent adopter une approche responsable, en luttant contre la diffusion de contenus haineux et en favorisant un dialogue constructif ainsi que les institutions publiques et les entreprises qui doivent mettre en place des politiques et des mécanismes pour prévenir et sanctionner les comportements violents ».
Anne Bella Irakoze (Stagiaire)