Les parlementaires se sont réunis le lundi 23 décembre 2024 en séance plénière, dirigée par Gélase Daniel Ndabirabe, président de l’Assemblée nationale, pour échanger sur le projet de loi portant fixation du budget général de l’Etat révisé, exercice 2024-2025. L’invité du jour était Générose Kiyago, président de la Cour des comptes.
Expliquant le contenu de ce projet de loi, Mme Kiyago a fait connaître que la loi No 1/20 du 20 juin 2022 portant révision de la loi No 1/35 du 4 décembre 2008 relative aux finances publiques, en son article 22, autorise la modification de la loi des finances initiales en cas de bouleversement de l’équilibre budgétaire ou financier. Elle a ainsi précisé que parmi les facteurs qui sont à l’origine de l’actuel déséquilibre budgétaire figure la gestion budgétaire 2024-2025 qui a été caractérisée, en son début, par une forte pression sur la trésorerie de l’Etat suite à un stock important des restes à payer correspondant aux dépenses engagées et liquidées, mais qui n’ont pas été payées à la clôture de l’exercice 2023-2024. Une partie des recettes prévues pour financer les dépenses du budget 2024-2025 a été affectée au paiement de ces restes à payer, ce qui a eu pour conséquence l’augmentation du déficit budgétaire.
D’autres facteurs sont notamment le rythme des engagements des dépenses publiques qui n’est pas en corrélation avec celui des encaissements des recettes fiscales et non fiscales réalisées au cours du premier semestre de l’exercice 2024-2025, certains contribuables qui ne s’acquittent pas de leurs obligations fiscales et bien d’autres. A cet effet, le président de la Cour des comptes a précisé que les dépenses du budget général révisé de l’Etat, exercice 2024-2025 s’élèvent à 4. 732.396.516.079 Fbu contre 5.075.660.779.125 Fbu, soit une diminution de 7,3%.
Elle a également précisé qu’avec la politique de révision budgétaire, exercice 2024-2025, les crédits qui avaient été alloués aux ministères et institutions ont connu une diminution sauf le cas du budget du ministère ayant l’agriculture dans ses attributions qui affiche une augmentation de 160.444.314.000Fbu, soit 47,9% et celui du ministère ayant l’énergie et mines dans ses attributions qui affiche une augmentation de 5. 848.745.950 Fbu, soit 11,9%. Cette augmentation est due principalement, selon elle, au programme de subvention en engrais, aux projets d’appui à l’exploitation des minerais et au financement de la construction du chemin de fer.
Le président de la Cour des comptes a tranquillisé la population burundaise
Les élus du peuple n’ont pas manqué à soulever leurs inquiétudes. Parmi celles-ci, il y a les lamentations des agriculteurs qui disent qu’ils n’ont pas reçu la totalité des fertilisants dont ils avaient payés, la réduction du budget du ministère ayant la santé publique dans ses attributions alors qu’il peut y avoir des pandémies imprévues ainsi que le budget rehaussé pour le ministère ayant l’énergie et mines dans ses attributions.
Répondant aux questions des députés, Mme Kiyago a tranquillisé la population burundaise. Selon elle, l’Etat a décidé de rehausser le budget alloué au ministère ayant l’agriculture dans ses attributions car, il s’agit d’un secteur-clé, susceptible d’être à l’origine de la croissance économique dont le Burundi souhaite. C’est également dans le souci de répondre à ces différentes préoccupations des agriculteurs burundais. Elle a ajouté que l’Etat a décidé d’augmenter le budget du ministère ayant l’énergie et mines dans ses attributions car, il y a de l’espoir que le secteur minier pourra faire parvenir le Burundi à son développement durable.
Quant au ministère ayant la santé dans ses attributions, le président de la Cour des comptes a fait savoir que ce ministère sera appuyé par le surplus des fonds qui étaient destinés à lutter contre la covid-19, une initiative, selon elle, à saluer car, les leaders du pays les ont gérés en bon père de famille. Après ces éclaircissements, les élus du peuple ont salué ces efforts fournis par le gouvernement du Burundi en vue de promouvoir le bien-être de la population burundaise.
Tharcisse Sibonkomezi