
Mme Sibomana indique que le petit commerce transfrontalier, s’il est bien réglementé, la fraude diminue (Photo Odette Nijimbere)
Le petit commerce transfrontalier est un commerce formel, qui existe et qui se fait sous le régime commercial simplifié. Ce commerce est important car il est exercé par un grand nombre de personnes dont les femmes, les jeunes et particulièrement les personnes vivant avec handicap. Il concerne des petites quantités de marchandises qui ne dépassent pas 2 000 dollars. Tels sont les propos de la directrice du commerce extérieur, Consolate Sibomana, dans un entretien qu’elle a accordé au journal « Le Renouveau du Burundi», le mercredi 26 juin 2024 à Bujumbura.
Mme Sibomana a précisé que le régime commercial simplifié possède quelques piliers. Il s’agit, notamment de la liste des produits éligibles au régime commercial simplifié, le seuil : le prix à ne pas dépasser dans ce petit commerce et autres. Le Burundi a signé avec la République Démocratique du Congo (RDC) un accord commercial d’échange de produits dont 66 produits sont sur la liste .Le Burundi et la RDC ont convenu que la valeur à ne pas dépasser est 500 dollar par jour alors que, dans la région de Comesa et l’ EAC, le petit commerçant peut exporter ou importer des produits d’une valeur inférieur ou égale à 2000 dollars. Ce commerce est exercé par les gens très proches des frontières.
Des défis
Mme Sibomana informe que les petits commerçants transfrontaliers font face à de nombreuses difficultés. La plupart de ces commerçants ne sont pas instruits. Ce défis est à l’origine de leur ignorance de leurs avantages. Ils ne connaisent pas les lois qui les régissent notamment le payement des taxes en douane alors que ces petits commerçants paient les frais administratifs, absence des certificats d’origine aux frontières, le manque de certificat phytosanitaire, saisie de leur produit et le harcèlement sexuel. La langue est aussi parmi les difficultés rencontrées car les lois qui les régissent sont rédigées en français alors que la majorité d’entre eux ne sont pas instruits, a-t-elle déploré. Il fallait que les lois qui les régissent soient dans la langue que tout le monde peut comprendre.
La contribution du commerce transfrontalier dans le développement du pays
Mme Sibomana a indiqué que le petit commerce transfrontalier, si il est bien réglementé, la fraude diminue, le douanier enregistre les entrées et les sorties et permet de faire le rapport des données statistiques lors d’une évaluation des produits exportés et leur valeur à la fin de chaque année. Le petit commerce transfrontalier favorise la circulation de la monnaie, plus de marchandises sont produites, augmentation de la production et le pays perçoit plus de recettes pour financer le développement national. Pour les commercants, ce commerce contribue dans l’amélioration de la vie de la population.
Mme Sibomana a enfin signalé que des formations à l’intention des commerçants transfrontaliers ont été organisées pour que ces derniers soient au courant des lois qui les régissent. Les commerçants, sous régime commercial simplifié, doivent commercialiser les produits qui figurent sur la liste pour éviter qu’ils ne soient taxés comme les grands commerçants.
Odette Nijimbere