La CVR (Commission vérité et réconciliation) a organisé du 6 au 7 juin 2024, un atelier d’échange et d’information sur les concepts de pardon, réparation et réconciliation dans le contexte d’une justice transitionnelle à Gitega. Cet atelier avait réuni les administrateurs des communes de la province de Gitega, les représentants des partis politiques œuvrant dans cette circonscription, les représentants des confessions religieuses et les journalistes.
Comme l’a indiqué Pierre Claver Ndayicariye, président de la CVR, l’objectif était de récolter les idées et opinions autour des thématiques du pardon, réparation et réconciliation. C’est ainsi que les participants se sont exprimés sur le pardon qui n’exclut pas tout de même la justice. Pour M. Ndayicariye, le concept de pardon existe entre le bourreau et la victime, chacun étant unique. Il a fait remarquer que les participants de toutes les provinces qui seront consultés vont aider la CVR à dessiner une approche dans cet exercice du pardon. « Il y en a qui ont déjà pardonné sans que les bourreaux l’aient demandé et ceux qui refusent de pardonner, d’autres ont peur de s’adresser aux victimes », a-t-il martelé précisant que dans toutes les circonstances, le pardon n’exclut pas que le crime soit puni.
La question de justice transitionnelle étant éminemment politique, Pierre Claver Ndayicariye a indiqué qu’à travers ces échanges avec différentes couches de la population, des solutions vont être trouvées, quitte à ne pas bloquer le processus de pardon, réparation et réconciliation.
Et de souligner que les points de vue des Burundais déjà consultés divergent. Il y en a qui estiment qu’avec le pardon, la justice n’est pas nécessaire au moment où d’autres défendent que tout crime commis doit être puni pour la protection de la société. Il a de ce fait remercié l’Eglise catholique en général et le diocèse catholique de Ruyigi en particulier qui a déjà enclenché le processus de vérité, pardon et réconciliation. Il en est de même pour certaines organisations de la société civile qui commencent déjà à entreprendre des actions allant dans ce sens. Il se remarque des résistances mais l’important est que les Burundais cheminent petit à petit mais sûrement sur le pardon mutuel afin d’arriver à une réconciliation.
Amédée Habimana