Lors du récent forum économique Russie-Afrique, tenu au mois de juillet 2023, avec la participation du chef de l’Etat burundais Evariste Ndayishimiye des accords de coopération dans différents domaines ont été signés entre les hautes autorités des deux pays. Dans une interview exclusive avec la rédaction du journal Le Renouveau du Burundi (L.R), Valéry Mikhailov (V.M), ambassadeur de la Fédération de Russie au Burundi a affirmé que cette nouvelle dynamique de coopération entre le Burundi et la Russie est très satisfaisante, et sera toujours orientée vers le succès.
L.R : Se référant aux différents accords signés entre le gouvernement du Burundi et la Fédération de Russie durant les assises du sommet Russie-Afrique, monsieur l’ambassadeur, comment appréciez- vous cette nouvelle dynamique de coopération après ledit forum ?
V.M : Au mois de juillet 2023, le deuxième sommet Russie-Afrique a eu lieu à Saint-Pétersbourg, ainsi que le forum économique organisé dans ce cadre. La première fois que de tels événements ont eu lieu, c’était en 2019 à Sotchi. Pour la Russie et le Burundi, le Sommet a été très productif. Des accords très importants ont été signés dans les domaines de l’énergie, de la santé, de l’éducation, du travail et de l’emploi ainsi que de la justice. Après le sommet, le ministre de la Défense nationale et des anciens combattants de la république du Burundi, Alain Tribert Mutabazi, s’est rendu en Russie pour renforcer notre coopération dans le domaine militaro-technique, en septembre 2023, le ministre d’alors de la Fonction publique, du travail et de l’emploi, Deo Rusengwamihigo est arrivé à Sotchi et une feuille de route a été signée comme prochaine étape de la mise en œuvre du Mémorandum, signé avec succès en marge du sommet. En novembre prochain, une visite en Russie du nouveau ministre de la Communauté est-africaine, de la jeunesse, des sports et de la culture est prévue pour participer aux activités du 9e Forum culturel international, qui se tiendra du 16 au 18 novembre de cette année à Saint-Pétersbourg. Il s’agit d’un événement mémorable pour notre pays, qui aura lieu dans la capitale culturelle de la Russie. La nouvelle dynamique est donc très satisfaisante pour la Russie et le Burundi. Nous travaillerons ensemble pour ne pas ralentir.
L.R: Etant Ambassadeur de votre pays au Burundi, quelles seront vos grandes priorités pour concrétiser ces différents accords afin de renforcer davantage la coopération russo-burundaise?
V.M : Je pense que nous nous concentrons avant tout sur le domaine de l’éducation. Après tout, la jeunesse constitue l’avenir du pays. Plus les garçons et les filles burundais iront étudier en Russie, plus les liens avec nos pays seront forts dans l’avenir. À l’heure actuelle, le gouvernement de la Fédération de Russie a accordé cent bourses d’études à la république du Burundi. C’est un nombre record dans l’histoire de nos relations diplomatiques. Mais je vous assure que nous ne nous limiterons pas sur cela.
La Russie et le Burundi ont également signé un accord de coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire pacifique. Cet accord permettra de commencer la mise en œuvre pratique de projets de coopération spécifique dans de nombreux domaines. Il s’agit d’une assistance à la création et à l’amélioration de l’infrastructure énergétique du Burundi, à la réglementation juridique dans le domaine de la sûreté nucléaire et radiologique, à la production de radio-isotopes et à leur utilisation dans l’industrie, la médecine et l’agriculture. C’est un accord essentiel pour faire face aux futures pénuries d’énergie.
En marge du sommet, des négociations ont eu lieu entre la chef du Rospotrebnadzor, Anna Popova, qui est venue en république du Burundi au mois de février de cette année pour ouvrir un laboratoire à l’Institut national de la santé publique (‘INSP), et l’ex- ministre de la Santé publique et de la lutte contre le Sida de la république du Burundi, Sylvie Nzeyimana, s’est aussi rendue en Russie. Et un accord a été signé en vue de la création du Centre russo-burundais d’étude et de contrôle des maladies infectieuses. Les chercheurs pourront procéder à l’indication et à l’identification des agents pathogènes des maladies infectieuses, y compris les plus dangereuses, et échanger leurs expériences dans le domaine de la réponse aux épidémies.
L.R : Quelles sont vos attentes des autorités burundaises dans la mise en exécution de ces accords pour valoriser cette nouvelle dynamique de coopération ?
V.M : Nous constatons un grand intérêt de la part des partenaires burundais pour renforcer notre coopération. Nous faisons désormais tout notre possible pour ratifier le plus rapidement possible les accords signés afin qu’ils entrent en vigueur.
L.R : Selon vous, que peut attendre la population burundaise comme résultats via cette nouvelle dynamique de coopération entre la Russie et le Burundi ?
V.M : La population ressent déjà la nouvelle dynamique dans le domaine de la médecine, car la Russie fournit des réactifs pour les tests de laboratoire sur divers types de fièvres hémorragiques, de leptospirose et d’autres maladies infectieuses dangereuses. En février 2023, un laboratoire a été ouvert à l’Institut national de la santé publique (INSP), entièrement équipé de matériel russe pour mener les études ci-dessus de la manière la plus précise et la plus rapide possible.
L’éducation est également disponible dès maintenant. Au mois de septembre de cette année, cent jeunes burundais se sont rendus en Russie pour étudier dans des établissements d’enseignement supérieur russes dans divers domaines. Et nous avons déjà lancé une campagne pour sélectionner à nouveau, les futurs étudiants pour cent bourses d’études. Nous espérons sincèrement un développement rapide de la coopération dans les domaines militaro-techniques, l’énergie nucléaire, la justice, le travail et l’emploi. Et nous, pour notre part, ferons tout notre possible pour arriver à une réussite.
Avit Ndayiragije