
Pascaline Ndayikeza en train de remettre une clé USB contenant ses oeuvres au président Evariste Ndayishimiye (Photo d’archive)
Le slam est une activité génératrice de revenus comme tout autre art et il peut aider l’artiste à s’autonomiser. Cela ressort d’un entretien que la slameuse Pascaline Ndayikeza connue sous le pseudonyme Pascalinda a accordé au quotidien Le Renouveau.
Après avoir défini le slam comme étant une poésie orale, urbaine, déclamée dans un lieu public, sur un rythme scandé (Icese), Pascaline Ndayikeza a affirmé qu’il est possible de s’autonomiser à travers le slam d’une manière ou d’une autre. « La production des slams est ma passion. Je me suis lancée dans cette activité en 2017 où j’ai produit des slams audiovisuels que je poste sur ma chaîne YouTube et cela peut générer des revenus en fonction du nombre de personnes qui me suivent. Je suis souvent invitée à agrémenter des évènements divers notamment des organisations qui me sollicitent pour que je puisse leur faire une certaine visibilité et récompensent mes prestations », a indiqué Mme Ndayikeza précisant qu’elle envisage créer un club pour initier les enfants à produire des slams; ce qui permettra dans le futur d’organiser des activités culturelles centrés sur le slam.
Changer la vie des autres, un de ses rêves
Mme Ndayikeza veut impacter positivement les gens à travers le message qu’elle transmet quand elle produit un slam. « Quand on devient une star, on est contraint de briller pour éclairer les autres. On doit nécessairement donner un message qui doit aider les gens à changer de mentalité. Je ne veux pas mourir sans avoir changé la vie de beaucoup de gens. Je rêve aussi d’atteindre le niveau international. Je vais produire un slam en anglais; j’en ai déjà produit quelques uns en français et j’espère que cela va m’ouvrir des opportunités dans des compétitions qui vont se dérouler à l’extérieur du pays », a-t-elle souligné. Elle se réjouit du jour où elle a présenté le slam intitulé « Notre président, notre ami » dédié au président de la république du Burundi, Evariste Ndayishimiye, ami des jeunes. Cela a donné à notre source une précieuse occasion de parler avec le Père de la Nation et ami des jeunes, juste pour un moment tellement brève que son rêve n’a pas été assouvi car elle a gardé la soif de dialoguer longtemps avec lui. « Le jour où j’ai présenté ce slam, j’ai été honorée de le lui remettre sur une clé USB contenant toutes mes œuvres en guise de reconnaissance de l’importance qu’il donne aux jeunes », a indiqué l’auteur de cinq slams. Mme Ndayikeza n’a pas manqué d’informer qu’elle représente une fondation « Iciza » qui soutient les enfants vulnérables.
Problème de moyens financier
La native de la province de Ruyigi a évoqué des défis auxquels les slameurs et slameuses font face. Elle a, en premier lieu, évoqué le manque de moyens financiers qui constitue une entrave pour le développement du slam burundais. En effet, si la présentation du slam dans certains lieux ne nécessitant pas beaucoup de frais de déplacement peut être facile, la production au studio exige toujours un certain budget à dépenser.
Elle n’a pas manqué de souligner le défi lié à la non maîtrise de la langue dans laquelle est composée ces slams par la grande majorité de l’audience burundaise.
Olivier Nishirimbere