
Mme Ndakoraniwe affirme qu’on ne peut pas faire le métier de journalisme sans avoir une ambition
Le journal Le Renouveau du Burundi a vu le jour en 1978. Au Début, il n’y avait que des hommes seulement. Depuis 1983, les femmes ont intégré ce journal progressivement. Aujourd’hui, ledit journal est mixte. Tels sont les propos de Floride Ndakoraniwe, ancienne journaliste du journal Le Renouveau du Burundi.
«Je fus la première dame à intégrer dans le journal Le Renouveau en tant que journaliste-reporter en 1983. Plus tard, il y avait d’autres qui étaient affectées progressivement dans le service de rédaction. Au début, ce n’était pas facile de travailler dans un monde masculin seulement. J’étais encore une jeune fille. Au niveau du travail, tout se faisait à la main. Le journal prenait beaucoup de temps pour être publié », a-t-elle précisé.
Mme Ndakoraniwe a indiqué que, puisqu’elle prenait beaucoup de temps pour rédiger un article, les journalistes en général rentraient tard presque tous les jours. Mais, elle était encadrée par son directeur, feu Côme Mikaza. Ce dernier tenait absolument que le service de rédaction soit mixte : « Personnellement, il m’a encouragée d’affronter les sujets dits sensibles comme la politique. Quand il s’agissait des reportages à l’intérieur du pays, il me conseillait comment je devais m’y comporter. En tout cas pour les nouveaux journalistes en général, il essayait de leur montrer les attitudes à prendre pour s’habituer au travail », a-t-elle ajouté.
Défis rencontrés par les femmes dans le journalisme
Notre source a affirmé qu’en tant que mère, le métier de journalisme n’est pas facile. Elle a signifié que, quand elle avait des enfants en bas âges, elle refusait des fois certains reportages à l’intérieur du pays qui duraient beaucoup de jours. « Mais, dans bien de cas, je n’avais pas de choix, j’étais obligée d’y aller puisque nous étions encore moins nombreux. Aussi, comme le travail se faisait à la main et que nous étions obligés de rentrer tard dans la nuit, certaines femmes avaient même des conflits avec leurs conjoints puisqu’elles rentraient à des heures avancées. Mais, ajoute-t-elle, comme nous étions ambitieuses et personne n’abandonnait.
Avec l’arrivée des Technologies d’information et de communication (TIC), le travail devient facile. Certaines femmes ont poussé un ouf de soulagement. D’autres ont eu peur d’apprendre comment les utiliser : « Personnellement, j’étais très contente de ces TIC puisque je savais que les heures de travail allaient diminuer. Au lieu de travailler jusque la nuit, nous faisions un travail à la chaine avec le service de réalisation pour essayer de gagner le temps. En tant que femmes, nous gagnions aussi le temps d’être à la maison après les heures de service ».
« Le métier de journalisme exige une ambition »
Mme Ndakoraniwe affirme qu’on ne peut pas faire le métier de journalisme sans avoir une ambition. Elle a rappelé que ce métier n’a pas d’heure fixe de commencer ou de terminer. Le journaliste rentre après avoir terminé son travail au quotidien. Pour ce faire, elle encourage les journalistes en général et les jeunes en particulier, d’avoir une ambition du travail. D’accepter de travailler sous pression pour publier un bon article.
Aux responsables hiérarchiques des Publications de presse burundaises en général et du journal Le Renouveau du Burundi en particulier, Mme Ndakoraniwe les interpelle de privilégier les formations de tout jeune journaliste pour publier un bon journal, qui attire les lecteurs. Elle rappelle que ces jeunes journalistes viennent des milieux différents, c’est pour cette raison qu’une formation exclusivement sur l’écriture journalistique est recommandée.
Notre source n’a pas manqué de souhaiter un joyeux anniversaire à tout le personnel des PPB en général et à celui du journal Le Renouveau du Burundi en particulier pour le travail dévoué, accompli depuis sa création en 1978 jusqu’aujourd’hui.
Rose Mpekerimana