S’inspirant du thème international et national de la célébration de la Journée internationale dédiée aux droits de la femme de cette année, les femmes juristes issues du Cabinet Rubeya & Co-advocates ont organisé, le jeudi 23 mars 2023, à l’intention des femmes regroupées dans des coopératives et celles travaillant dans des institutions publiques et privées, une conférence débat sur la protection des données à caractère personnel. Cette conférence est organisée sous le thème : «La femme burundaise à l’ère du numérique : Droit à la protection des données à caractère personnel».
«Dans notre société qui s’ouvre de plus en plus à la digitalisation, il est aujourd’hui plus qu’important de réfléchir et d’agir par rapport à la protection des données tant pour les individus que pour les professionnels. L’augmentation exponentielle du volume des données à caractère personnel occasionnée par l’utilisation des divers outils, des plateformes, réseaux sociaux et autres objets connectés n’est plus un secret. Avec le développement de l’informatique et de ses applications, le domaine de la tradition de la vie privée s’enrichit chaque jour de nouveaux éléments», a mentionné Félix Niyongere, représentant secondaire du Cabinet Rubeya dans son discours d’ouverture. Il a précisé que, sans la protection de ces données, les relations entre les personnes et les grandes organisations peuvent être perturbées par des interventions malveillantes ayant l’objectif de nuire.
Félix Niyongere a indiqué que, dans bien des pays, la confidentialité des données est considérée comme un droit fondamental protégé par des réglementations très strictes. En Afrique, trente-deux pays disposent d’une loi sur la protection des données, et quatorze pays d’entre eux sont signataires d’une législation commune, qui porte sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel.
Informer sur la valeur des données personnelles et l’importance de leur protection
« Au Burundi, il n’existe pas de cadre réglementaire spécifique dans ce domaine. « Le système juridique se trouve dans l’obligation d’avoir recours à l’interprétation de plusieurs dispositions éparpillées dans différents codes et lois. Il s’agit des lois relatifs à l’emploi, aux banques, aux télécommunications et autres », a informé M. Niyongere. Il a ainsi souligné qu’il est primordial de mener des actions de sensibilisation et de communication auprès de la population afin de l’information de leurs droits sur la protection des données personnelles.
Niyongere a enfin rappelé que cette conférence s’inscrit dans le cadre de la conscientisation de la valeur des données personnelles, des obligations de ceux qui donnent et ceux qui reçoivent les données personnelles, et vise également à plaider pour un cadre réglementaire spécifique de la protection des données personnelles afin de se prémunir contre les formes de criminalité qui peuvent découler d’une mauvaise gestion de ces données.
Avit Ndayiragije