Les Burundais célèbrent le 18 juin 2024 le quatrième anniversaire de l’investiture du président, Evariste Ndayishimiye. Le quotidien d’informations Le Renouveau du Burundi a approché certains interlocuteurs pour recueillir leurs impressions à propos de cet évènement national. A cette occasion, ils ont salué les réalisations du président Ndayishimiye dans différents domaines, bien que tout ne soit pas rose.
« Les quatre ans passés au pouvoir par le président Ndayishimiye ont beaucoup marqué la jeunesse. Après avoir initié le Paeej (Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes), les jeunes se sont activés et sont pour le moment à l’œuvre grâce au financement reçu », a précisé Félix Niyomwungere rencontré au cœur de la capitale politique Gitega, en tant que bénéficiaire du financement du Paeej .
Dans la ville de Gitega, a-t-il dit, j’ai implanté un salon de coiffure de classe et j’emploie pour le moment 9 personnes y compris moi-même. Evariste Ndayishimiye est le premier président de l’histoire du Burundi à avoir pensé particulièrement aux jeunes surtout en leur octroyant un financement remboursable sans intérêt.
Augmenter la production à exporter
Notre interlocuteur souligne toutefois des défis qu’il estime majeurs pouvant entraver la vision du chef de l’Etat. Il s’agit notamment de la flambée des prix de tous les produits et services dans divers secteurs de la vie du pays. Félix Niyomwungere pense qu’il est urgent que tout Burundais se ressaisisse afin d’agir quitte à augmenter la production à exporter afin de générer des devises, les seuls capables de contenir la dévaluation de la monnaie burundaise. Il donne l’exemple des produits qu’il utilise dans le salon de beauté. Le scrab qui s’achetait à 13 000 Fbu au mois de juillet 2023, est à 17 000Fbu. Afterhair qui était à 15 000 Fbu est actuellement à 25 000 Fbu. Pour M. Niyomwungere, bénéficier un crédit de 10 millions sans garanti ou hypothèque est un signe qui montre que le chef de l’Etat a à cœur le bien-être de la population. Il suggère ensuite que le gouvernement mette en place un système de recrutement des fonctionnaires et hauts fonctionnaires de l’Etat sur base de mérite et non sur base de l’appartenance politique sous peine de se retrouver avec des incompétents qui pourraient causer un manque à gagner dans le développement du pays.
Assainir davantage l’espace politique
Pour Jean Marie Nsanzerugeze, un fonctionnaire rencontré qui rentrait de son travail, le président Ndayishimiye a essayé d’ouvrir l’espace politique et la coopération internationale dans les premiers jours. Ce qui a suscité de l’espoir pour un avenir prometteur. Il a donné l’exemple des sanctions prises par l’Union européenne qui ont été suspendues et la normalisation des relations entre cette dernière et le Burundi malgré des dialogues qui seraient toujours en cours. Au niveau des formations politiques politique, il a mis en avant des consultation empêchant des querelles ou voisinage conflictuel entre les militants des différents partis politiques. « S’il y a un parti au sein duquel, il subsiste des conflits intestins, que le ministère ayant l’intérieur dans ses attributions agisse au plus vite au vu que les élections de 2025 approchent à grand pas. Mais quand même au niveau du climat politique, il y a de l’accalmie ». Le Président Ndayishimiye a entrepris des démarches visant à approcher les Burundais en exil pour qu’ils rentrent se joindre à leurs compatriotes afin de contribuer à la réalisation de la Vision du Burundi en 2040, pays émergent et en 2060, pays développé.
Un sentiment de satisfaction pour les œuvres déjà réalisées
Hamza Venant Burikukiye, secrétaire général de la plate-forme intégrale de la société civile (Pisc Burundi) a, quant à lui, salué les œuvres déjà réalisées par le président Ndayishimiye. « Dès son arrivée au pouvoir, Evariste Ndayishimiye a appelé la population burundaise àlutter contre le chômage pour l’intérêt de la nation. A cet effet, il a mis en avant les coopératives pour que chaque bouche ait à manger, et chaque poche ait de l’argent. Les Burundais ont répondu à son appel en adhérant dans les coopératives, en pratiquant l’agriculture et l’élevage modernes », raconte–t-il.
Au niveau de la diplomatie, M. Burikukiye a précisé que le chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye a renforcé les relations bilatérales et multilatérales pour redorer l’image du Burundi sur la scène internationale. Aussi, des accords ont été conclus entre le Burundi et ses partenaires. Pour lui, il s’agit d’une sorte d’investissement qui a produit de bons résultats.
Aussi, le président Ndayishimiye a combattu pour la bonne gouvernance en luttant contre la corruption, et les fraudes. Ainsi, des fonds ont été récupérés et remis dans le trésor public.
D’après toujours M. Burikukiye, Ie chef de l’Etat burundais a lancé la campagne de lutte contre le coronavirus, et a pris cet engagement afin d’avoir une population saine, tout en impliquant tout le monde depuis la base jusqu’au sommet.
Egalement, Evariste Ndayishimiye a concentré ses efforts sur la jeunesse burundaise pour leur épanouissement intellectuel, technique et moral. Pour cela, les jeunes burundais ont des idées innovatrices et investissent dans différents domaines. C’est ainsi que le chef de l’Etat burundais a été nommé Champion de l’Union africaine pour la jeunesse, paix et sécurité.
Les organisations de la société civile doivent s’aligner derrière la Vision du Burundi
A travers leurs plans d’actions, les organisations de la société civile doivent s’aligner derrière la Vision du Burundi, pays émergent en 2040, et développé en 2060, chacune en ce qui le concerne pour appuyer les programmes du gouvernement.
Pour cela. « On aimerait avoir une société civile responsable qui sensibilise, informe et accompagne les actions du gouvernement au lieu de toujours être son opposant. Il faut mobiliser les fonds afin de les allouer à la réussite de cette Vision », dit M. Burikukiye.
Pour lui, le ministère de tutelle devrait exiger aux organisations de la société civile de présenter chaque année, un plan d’actions qui colle avec la Vision du Burundi chacune en ce qui le concerne.
Une investiture qui a stabilisé l’institution présidentielle en 2020
« Evariste Ndayishimiye va effectivement souffler quatre bougies, ce 18 juin 2024, après une brillante victoire aux élections de 2020 », a indiqué Jean de Dieu Mutabazi, président du parti politique, Radebu (Rassemblement pour le développement du Burundi). Il a rappelé que l’investiture du président Ndayishimiye est intervenue dans un atmosphère beaucoup enthousit, après le drame survenu le 8 juin 2020 avec la mort inopinée du président Pierre Nkurunziza. « L’accessionr au pouvoir du président Ndayishimiye signifiait, pour le peuple burundais, la stabilisation de l’institution présidentielle », souligne-t-il.
De multiples efforts pour consolider la cohésion sociale burundaise
Le président de Radebu reconnaît les Aefforts fournis par le chef de l’Etat dans divers domaines. « Si le Burundi est aujourd’hui un havre de paix, avec une démocratie qui prend racine progressivement, par rapport aux pays de la sous région ou africains, c’est grâce notamment aux multiples efforts du président Ndayishimiye pour consolider la cohésion sociale du peuple burundais, dans leur diversité ethnique, religieuse, politique, régionale et autres, à travers les multiples séances de moralisations dans tous les milieux socioprofessionnels du pays », a rappelé M. Mutabazi.
La construction ou la rénovation de certaines infrastructures publiques, le projet régional de construction d’un chemin de fer (Tanzanie-Burundi-RDC) et bien d’autres projets permettent au citoyen burundais d’envisager un avenir meilleur et de rester optimiste sous le régime Ndayishimiye, fait remarquer M. Mutabazi. « Je ne pourrais pas oublier l’introduction du Budget programme ou PTBA, qui permet aujourd’hui une utilisation efficiente du budget annuel, bien que cette réforme ne soit pas encore bien maîtrisée par tous les techniciens des finances », a-t-il poursuivi.
Il faut aussi apprécier la situation des droits de l’Homme qui s’est nettement améliorée, malgré la régression de la CNIDH (Commission nationale indépendante des droits de l’Homme) de son statut A au statut B, au statut. Aussi, plusieurs réfugiés politiques continuent de rentrer. Ici, notre source cite notamment Jérémie Ngendakumana, M. Ndayikengurukiye, Anicet Niyonkuru et bien d’autres, qui ont déjà regagné leur bercail.
Au niveau des relations avec les leaders des partis politiques, le président du parti Radebu évoque notamment les rencontres organisées par le président Ndayishimiye en vue d’échanger et tenir compte de leurs contributions dans les domaines socio économique et politique.
Le président Ndayishimiye a prouvé à suffisance ses talents diplomatiques
M. Mutabazi salue en outre les réalisations du président Ndayishimiye au niveau de diplomatie. « Dans ces quatre ans que le président Ndayishimiye vient de passer au pouvoir, nous devons reconnaître que la participation du Burundi dans les différentes missions de maintien de la paix en Somalie, Centre Afrique, RDC, etc. est un signe éloquent que le Burundi est un pays qui a retrouvé sa place dans le concert des nations et qui est respecté aujourd’hui. Le fait de retirer le Burundi de l’agenda du Conseil de Sécurité des Nations unies, a prouvé à suffisance les talents diplomatiques du président Ndayishimiye et a permis au Burundi de se désenclaver davantage diplomatiquement », a-t-il expliqué.
Tout n’est pas rose
Malgré de multiples efforts que le président Ndayishimiye fait, dans plusieurs domaines de la vie nationale pour améliorer les conditions de vie des Burundais, tout n’est pas rose. Des défis n’ont pas manqué dans cette période de quatre ans. « La nomination de certains hommes qu’il faut, à la place qu’il faut reste parmi les défis qui ont entravé la réussite des multiples reformes envisagées», a-t-il noté.
Pour M. Mutabazi, « ce quatrième anniversaire du régime Ndayishimiye intervient au moment où nous sommes à la veille des élections législatives et communales de 2025 et au moment où le pays connaît la paix et la sécurité, sur l’ensemble de tout son territoire, malgré quelques attaques du mouvement terroriste Red-Tabara, aujourd’hui défait et soutenu par le Rwanda ».
Qui est Evariste Ndayishimiye ?
Evariste Ndayishimiye dit N.Eva (Neva) est le président de la république du Burundi depuis le 18 juin 2020. Homme Politique burundais et Secrétaire général du parti CNDD-FDD au pouvoir au Burundi depuis 2015 jusqu’en 2020, Il est né en 1968 à Musama, en Zone Kabanga, commune Giheta de la province Gitega (Centre du Burundi). Evariste Ndayishimiye est parmi les précurseurs de la lutte pour la paix et la démocratie du mouvement populaire FDD (Forces de Défense de la Démocratie), né après la décapitation de la démocratie avec l’assassinat du premier président démocratiquement élu au Burundi et tout le leadership politique. Il a servi comme mobilisateur du mouvement dans les provinces de Ngozi, Karusi, Gitega, Mwaro, Muyinga et Ruyigi en 1994, et cela après les massacres des étudiants de l’Université du Burundi (1995). Lesdits massacres ont engendré l’enrôlement massif de nouveaux officiers aux rangs des FDD. M.Ndayishimiye était à ce moment capitaine et instructeur des combattants FDD, il a dirigé le mouvement dans les provinces de Ngozi, Karusi, Gitega, Ruyigi et Muyinga. En 1997, il a participé à la médiation des habitants de la province de Bujumbura et ceux qui étaient sur le front, et a gagné grâce à ses talents d’écoute et d’intercession. Ayant assuré le commandement des unités commando mobiles, il a fait le tour de toutes les provinces du pays à pied ce qui était l’occasion pour lui de se familiariser avec la vie du bas peuple avec lequel il partageait la vie et la mort. En 1997, Evariste Ndayishimiye fût commissaire chargé de la politique, puis porte-parole du mouvement, après le limogeage de Léonard Nyangoma. Homme de communications, il créa le Journal Intumwa en 1998. Il conçut l’emblème du Parti CNDD-FDD, l’aigle ou Inkona dans la langue nationale, le Kirundi. Il a aussi coordonné le mouvement dans les provinces de Bururi, Makamba et Rutana (sud du Burundi). M. Ndayishimiye a dirigé le Conseil national des patriotes qui a opéré des réformes profondes dans l’organisation du mouvement politico-militaire en 2001 et qui, par la suite, organisera le congrès extraordinaire qui a transformé le mouvement en parti politique en 2004. Il a été à la tête de la délégation de ce mouvement dans les négociations avec le gouvernement de transition et qui a abouti à la conclusion de l’Accord global de cessez-le-feu du 16 novembre 2003. Il dirigera plus tard la Commission mixte de cessez-le-feu (CMC) dans le processus de paix. En sa qualité de ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, il sera aussi à la tête de la délégation gouvernementale dans les négociations de cessez-le-feu avec le dernier mouvement rebelle Palipehutu-FNL dirigé par Agathon Rwasa. Le dialogue a abouti aux Accords de cessez-le-feu en date du 06 Septembre 2006. Evariste Ndayishimiye a occupé plusieurs hautes fonctions politiques et militaires de la République. Il a été Chef d’Etat-major général de la Logistique dans la Force de défense nationale. Il a également été ministre de l’Intérieur, de la sécurité publique et du développement communal et a créé le Fonds national d’investissement communal (Fonic) afin de rendre effective la politique de la décentralisation et le développement communautaire. Homme de confiance du président Pierre Nkurunziza, il a occupé des hauts postes à la présidence de la République en qualité du chef de cabinet chargé des questions militaires et plus tard du chef de cabinet civil du président de la République. A ce titre, il a, à maintes reprises, été émissaire et envoyé spécial du président de la République auprès de ses homologues de plusieurs Etats africains comme l’Ouganda, la Tanzanie, le Kenya, le Mali, la Somalie, le Nigeria, la Namibie, l’Ethiopie, l’Afrique du Sud, le Zimbabwe ainsi que dans différents fora et sommets comme à l’Union africaine, ou encore au sommet Cedeao-CEEAC. Il a été aussi l’Administrateur directeur général de la Société burundaise de gestion des entrepôts et d’assistance des avions en Escale (Sobugea). Evariste Ndayishimiye a succédé à la tête du Parti CNDD-FDD Pascal Nyabenda, ancien président de l’Assemblée nationale. Il avait commencé par présenter sa lettre de démission à l’armée, et après l’acceptation par le chef de l’Etat Pierre Nkurunziza par le décret No 100/157 du 18 août 2016. A côté de ces diverses positions ci-hautes énumérées, M. Ndayishimiye a occupé d’autres responsabilités à caractère social : Il a, depuis 2005 jusqu’en 2008, été Vice-président du Comité national olympique (CNO). En 2008 jusqu’à 2017, il devient président dudit Comité et il est aujourd’hui son président d’honneur. Evariste Ndayishimiye est aussi membre fondateur de l’Université Polytechnique de Gitega dont il est aujourd’hui président du Conseil d’Administration. |
Yvette Irambona
Claude Hakizimana
Amédée Habimana